11 années consécutives, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) et quelques personnes célèbrent l’indépendance de l’Azawad tous les 6 avril à Kidal. Avec les nouvelles donnes et toute la problématique autour de l’application de l’Accord d’Alger, cet anniversaire est-il prompt à l’esprit de l’Accord d’Alger ? Aujourd’hui seule il faut une issue politique à la crise du Nord.
Les donnes ont aujourd’hui fortement changé dans la crise au Nord du Mali. En militaire avec une forte montée en puissance de l’armée. Les partenariats stratégiques ne sont plus les mêmes. Les parrains de l’Accord issus du processus n’ayant plus assez de poids dans la gestion de conflit au Mali, continuer à célébrer le 6 avril dans ces conditions est un risque majeur pour la mise en œuvre de l’Accord auquel l’armée malienne tient à travers un communiqué de la Direction des relations publiques de l’armée (Dirpa), la communauté internationale et aussi tous les groupes membres du Cadre stratégique permanent pour la Paix, la Sécurité et le développement (CSP-PSD).
Maintenant, la communauté internationale à travers la Minusma et aussi le Comité de Suivi de l’Accord (CSA), doit revoir cette commémoration et la placer dans un autre cadre que la célébration d’une indépendance. Car l’Accord garantit l’unité et l’intégrité territoriale du Mali et prévoit que tout ce qui entravera cela et la forme républicaine et laïque de l’Etat doit être purement et simplement abandonné.
Avant-hier, sur les réseaux sociaux, le survol d’un avion de chasse de l’armée malienne à une certaine proximité de la vile de Kidal a occasionné des tirs de sommation de de la Cma à Kidal et des paniques sur les réseaux sociaux. Cela a été suivi par de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux dans le sens de galvaniser l’armée malienne afin d’empêcher la célébration de l’indépendance de l’Azawad. Il y a eu aussi un communiqué de presse de la Minusma adressé à l’Etat malien et la Cma.
Un accord qui peine déjà à être mis en œuvre et qui reste sans soutien, pourrait-il échapper à des tensions récurrentes du genre ? Maintenant la balle est dans le camp du Comité de suivi de l’Accord et de la Cma pour revoir cette question de 6 avril, qui de fait est contraire à l’esprit de l’Accord et au retour définitif de la paix au Mali.