Home Crise du Nord Mossa Ag Attaher surprend : Nous ne voulons plus d’indépendance !

Mossa Ag Attaher surprend : Nous ne voulons plus d’indépendance !

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« Nous sommes venus au dialogue par ce que nous sommes maliens. C’est un dialogue entre maliens. A Kidal il n’y a que des maliens.

Je le dis et je le répète, nous ne voulons plus d’indépendance, nous voulons juste la paix et la stabilité ».

Il a ensuite poursuivi : « Nous sommes présents et nous resterons jusqu’à la fin pour partager avec nos frères les propositions et recommandations qui sortiront du dialogue ».

DIALOGUE NATION: Dialogue National Inclusif : Des retrouvailles entre maliens

Démarré samedi dernier sous les auspices du Chef de l’Etat, IBK et tant souhaité par l’opposition, se poursuit de plus belle. En réalité, l’occasion tant recherchée pour crever l’abcès de cette crise vient d’être offerte par le régime IBK.

Qui aurait cru voir ici à Bamako et dans des salles archi-combles, des têtes pensantes de la CMA à Bamako pour parler de visu à leurs compatriotes sur la crise qui secoue le Mali depuis 2012 ?

Pourtant, les salles abritant les différents thèmes sont animées par la quintessence des composantes de la nation malienne au grand complet. L’opposition par la voix de son chef de file, M. Soumaila Cissé, a préféré boycotter l’évènement rejetant son attitude sur le Président de la République.

Selon les chiffres avancés, 3000 délégués, toute tendance confondue débattent depuis samedi sur les dossiers brûlants de la nation dont les plus cités demeurent : l’Accord pour la Paix et la réconciliation (APR) signé en 2015, la révision constitutionnelle et la sécurité.

Si d’entrée la tension était vive compte tenue de la position de la CMA de ne pas discuter de l’APR brandissant du coup l’article 65 qui fait état de l’aval des signataires pour tout changement du contenu du document garanti par la communauté internationale, la majorité de participants ne veulent pas entendre parler.

Mais au fur et à mesure que les discussions se poursuivent, la tension baisse d’un cran. Le tout dans le respect et la considération. Une particularité malienne, donc africaine.

Avec ce DNI, la défense de l’unité nationale demeure une réelle préoccupation des délégués compte tenu des arguments et propos avancés. Le grand absent demeure l’opposition même si semble-t-il, 187 partis politiques sur 207 ont répondu présent au DNI. Quant aux organisations socio-professionnelles, la majorité a fait le déplacement au CICB.

Toutes les tentatives d’intoxication ont été déjouées telles que des sommes d’argent qui auraient été remis à la CMA ou de document signés avec le régime afin qu’elle participe au DNI, ou bien des armes qui auraient été livrées à Kidal. Bref, toutes les tentatives de sabotage semblent échouées jusqu’au moment où nous bouclons cette édition.

Quant à la question d’indépendance de Kidal, Mossa Ag Attaher a été on ne peut plus clair : « Nous ne voulons plus d’indépendance. Nous voulons la paix et la stabilité du Mali. C’est un dialogue entre maliens. Nous sommes présents et nous resterons jusqu’à la fin pour partager avec nos frères les propositions et recommandations qui sortiront du dialogue ».

Ces propos qui ont surpris plus d’un au DNI, ont permis de détendre davantage l’atmosphère qui devenait intenable et qui pesait beaucoup sur les épaules du Triumvirat ainsi que tous les acteurs épris de paix et de justice.

Ce DNI dont l’organisation a fait couler beaucoup de salive et d’ancre puisque l’opposition et une partie de la société civile ont préféré le boycotter compte tenu de beaucoup de griefs dont la manière d’organiser ; les thèmes choisis, donc les TDR puisque leurs propositions n’ont été prises en compte et bien d’autres récriminations à l’encontre du régime IBK, devra sortir des recommandations qui tiennent compte des préoccupations du peuple malien en général.

En un mot, pour non nombre de cadres politiques et d’acteurs de la société civile, ce DNI risque de consacrer la partition du Mali puisque tout sera fait pour aller à une révision constitutionnelle qui validera l’APR. Ce qui fera du Mali, un Etat fédéré puisque les présidents des Conseils régionaux seront élus au suffrage universel direct comme le Président de la République, la nouvelle armée malienne devra être composée dans les régions du nord de 80% des jeunes de ces zones.

En tout cas, la balle est dans le camp des 3000 délégués qui devront proposer des résolutions qui vont dans le sens de l’intérêt supérieur de la nation malienne, car ce DNI ressemble à une dernière carte pour ramener une paix définitive au Mali. Et lorsque le Mali retrouvera la paix, c’est toute la sous-région qui bénéficiera de ces fruits. Et même au-delà.

En ce moment, la lutte contre le terrorisme et le banditisme frontalier sera bien possible De toutes les façons, les martyrs nous regardent. Faisons en sorte qu’ils ne soient pas morts pour rien !

Ce DNI n’est autre qu’un dialogue entre maliens. Un peuple souverain. Dans ce cas, nous avons une occasion inouïe de régler cette question des régions du nord et même du centre. Son échec sera celui de tout un peuple et des garants de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation d’Alger.

Comme on le sait, le peuple est souverain. Avec ce DNI, l’occasion est offerte pour le démontrer. Le seul bémol et non le moindre est l’absence très remarquée de l’opposition et d’une partie importante de la société civile. Dans ce cas, les retrouvailles entre malien tant voulues, prennent du plomb dans l’aile.

Mais d’ici la fin du DNI, est-ce possible de combler cet écart important?

That’s the question !

Bokari Dicko

Source: Mali Demain

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