En lui, l’économie malienne perd un poids lourd ; le monde des affaires, un magnat du domaine ; et la Communauté Diawando du pays, un de ses membres les plus puissants et influents. En résumé, le Mali perd une de ses plus grandes figures.
Moralité : Babou Yara aura vécu utile et, surtout, il lègue à la postérité un héritage déjà bien entretenu par une progéniture qui entend marcher sur les pas du “Vieux”. Pour l’honneur du défunt ! Pour le bonheur des Maliens ! “Face à la perte d’un être cher, aucun mot ne peut exprimer la peine et la douleur que l’on ressent. Plus qu’un pilier ! Tu étais le moteur de tout ce qui siège aujourd’hui ! Aujourd’hui, c’est avec une immense tristesse que nous te souhaitons un repos éternel auprès du Créateur. Paix à ton âme, Papa !”. Cet hommage de ses enfants sur la page Facebook de Yara Oil révèle l’immense douleur endurée par la famille Babou Yara suite à cette perte et le pardon accordé à leur père.
La douleur n’est pas que familiale ; en témoigne la compassion quasi nationale à l’endroit des siens à l’annonce de la mort subite du géant Babou, un membre influent de la grande communauté El Souad, adepte de la Qaddrya de Dilly et fidèle compagnon du “walidiou” feu Cheick Sidi Modibo Kane Diallo de Dilly. Ce rappel de la secte religieuse (islamique) de l’illustre défunt a tout son sens ainsi que son appartenance à la communauté des Diawambés du Mali dont la vocation englobe les affaires, le commerce, le négoce, l’import-export, bref tout ce qui fructifie l’argent et la richesse, le tout avec la bénédiction et sous la protection de nos grands marabouts.
Avec la disparition de Babou Yara, c’est un véritable baobab du monde économique malien et sous-régional, voire africain et mondial qui s’en va. C’est un énorme coup dur pour l’économie malienne dont il fut un grand animateur et pour le Trésor public dont il fut l’un des plus grands pourvoyeurs en devises en termes de taxes, de dividendes, de royalties et divers droits fiscaux.
Entrepreneur de “classe exceptionnelle”, comme on le dirait dans le jargon de l’avancement des fonctionnaires, Dionké Yaranangoré dit Babou Yara était un magnat de plusieurs secteurs essentiels de l’économie nationale. Pétrole, basin et immobilier sont quelques-uns des secteurs où il a su s’imposer par son talent. L’homme aura surtout marqué de son empreinte le développement du Mali, la promotion de l’économie et des finances du pays, et le bien-être de ses concitoyens.
Dionké Yaranangoré dit Babou Yara a connu ses heures de gloire avec Yara Oil, première société privée malienne titulaire de l’agrément d’importation d’hydrocarbures au Mali, selon nos sources. Il en était le promoteur et le président-directeur général (PDG). La société s’est progressivement muée en groupe hétérogène avec l’avènement des sociétés Yara Gold et Yara Bazin. Les activités se diversifient alors et se répartissent entre les hydrocarbures, les mines et le textile.
Yara-Textile s’est fait une notoriété avec ses slogans bien inventés, du genre : “La meilleure qualité des tissus se trouve dans un seul lieu à Bamako : chez Yara-Textile” ; “Chez Yara- Textile, au Grand marché de Bamako, rue Mohamed V immeuble Babou Yara, ex-ambassade des USA, la satisfaction des clients est notre affaire” ; “Un mot prononcé avec bienveillance engendre la confiance – Une pensée exprimée avec bienveillance engendre la profondeur – Un bienfait accordé avec bienveillance engendre l’amour – Yara-Textile visitée avec bienveillance engendre la satisfaction”.
Dans le domaine des mines, Yara Oil est possède sa propre société minière avec des partenaires maliens sous le nom “Little by Mining”. Cette société serait la première au Mali, une société de droit malien constituée uniquement par les nationaux.
En matière de pétrole, nul besoin aujourd’hui de rappeler (mais nous le faisons néanmoins) que la société Yara Oil est l’opérateur majeur dans la distribution des hydrocarbures au Mali, un leader incontesté du secteur des produits pétroliers sur le marché malien où le potentiel de croissance est colossal. Après avoir montré la voie de la gestion d’entreprise à ses progénitures, Babou Yara avait passé la main depuis quelques années à son fils aîné Mamadou Yaranangoré plus connu sous le double diminutif de Madou Yara en ce qui concerne Yara Oil. Et à l’unanimité, l’opinion convient aujourd’hui que Yara fils fait autant, sinon mieux, que Yara père.Dès lors, Babou peut reposer en paix ! Mamadou veille !