Les nouvelles ne sont pas bonnes pour les huileries qui transforment la graine de coton mise en vente par la Compahnie malienne pour le développement des textiles (CMDT). A chaque fois que la production du coton baisse, ces unités industrielles dont la majeure partie est installée dans les régions de Sikasso et Koutiala, sont confronté à des difficultés. Or, cette année, le niveau de production du coton est en baisse à cause des ravageurs qui ont détruit une part importante des champs de coton. C’est aussi une mauvaise nouvelle pour les ménages qui consomment l’huile alimentaire.
Les marchés de Bamako et des autres grandes villes du pays sont ravitaillés en huile produite à partir de la graine de coton. On s’attend donc à une nouvelle augmentation du prix de l’huile alimentaire au Mali si des mesures d’accompagnements ne sont pas prises. L’année 2022 a été marquée par une cherté permanente du prix de l’huile alimentaire, rendant un moment d’autres produits chers comme le savon, mais cette cherté n’était pas due à un manque de graine de coton. En effet, la campagne agricole qui a précédé la crise a été excellente en matière de production de coton au Mali.
C’est en 2023 que le contexte n’est pas favorable. Le président Assimi Goïta a promis 10% de la graine de coton aux éleveurs, mais il y a des inquiétudes sur la clé de répartition de cette aide. Lors du Conseil supérieur de l’agriculture en novembre 2022, cet appui a été annoncé par le chef de l’Etat. Vendredi dernier, une réunion s’est tenue avec le Directeur nationale de la production de l’industrie animale et de l’élevage (Dnpia) pour élaborer un cahier des charges en vue d’une réunion technique prévue 1er mars 2023. L’objectif était de parler de la clé de répartition de la subvention accordée par le chef de l’Etat.
On a proposé 30% pour les exploitants de la zone cotonnière détenteurs de bœufs de labour ; 30% pour les producteurs laitiers ; 40% pour les emboucheurs (production de viande). Mais certains estiment que ce critère ne tient pas compte des propriétaires des bœufs de labour du reste du pays. On cite particulièrement notamment ceux de la zone de l’Office du Niger, des Offices riz de Ségou, Mopti, Sélingué et Baguinéda. Le problème est que la graine attendue cette année était de 435 000 tonnes. Et les 10% de la promesse présidentielle ont été faites sur cette base, soit près de 43 500 tonnes. La CMDT devrait mettre cette quantité de graines de coton à la disposition des industriels pour la transformation.
En règle normale, ces graines devraient être acheminée chez des industriels, choisis de commun accord entre l’Etat (à travers les agents techniques des deux ministères) ; les bénéficiaires (à travers leurs représentants émanant des faitières) et les industriels (à travers les représentants de leur faitière). Là où les choses se compliquent, c’est que les gens sont en train de se battre autour des critères d’attribution des quotas aux industriels, les conditions de vente après transformation et la gestion des sous-produits dont l’huile extraite de la graine subventionnée.
Des industriels mécontents estiment que tout doit être discuté de commun accord, ce qui semble n’avoir pas été le cas, selon eux. Ainsi, ils dénoncent l’attribution unilatérale du marché de la transformation à six usines et accusent le ministère de l’Industrie et du Commerce.
Les industriels ayant bénéficié du marché sont Huicosi (12 000 tonnes) ; Htdo ( 5 000 tonnes) ; Diarra Negoce (4 000 tonnes) ; Htgs (4 000 tonnes ); Huicobo ( 2 000 tonnes ); Alcoma (5 000 tonnes ). Le total fait 32 000 tonnes de graines qui donneront 30 000 tonnes de tourteau après transformation.