Le mardi 1er août 2023, à Dakar, un bus rempli de passagers a été la cible d’une attaque à l’engin incendiaire occasionnant 2 morts et 5 blessés. La photo de l’automobile calcinée a fait le tour des réseaux sociaux et des médias. Interrogé par l’Afp, le conducteur du bus, Abdoulaye Diop, a raconté qu’un groupe de jeunes encagoulés étaient montés dans le véhicule dans un quartier populaire de la banlieue. Ils l’ont insulté puis l’un d’eux a allumé un engin incendiaire improvisé qu’il a ensuite lancé.
L’acte se produit dans un contexte sociopolitique très tendu avec de violentes manifestations consécutives à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko et à la dissolution de son parti politique, Pastef.
« Quel acte criminel, quel acte inhumain que de jeter un cocktail Molotov dans un bus transportant des Sénégalais », a confié à la presse, à côté de la carcasse calcinée de l’automobile, le ministre de l’Intérieur du Sénégal, Abdoulaye Félix Diome.
Lors du conseil des ministres du mercredi 2 août 2023, le Président Macky Sall a présenté ses condoléances aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Selon le communiqué du Conseil des ministres, «le Président de la République a dénoncé et condamné fermement cet acte terroriste odieux et criminel contre des populations innocentes pour lequel les auteurs et leurs complices seront recherchés, arrêtés et mis hors d’état de nuire».
Qui sont donc ces jeunes ? Mystère et boule de gomme ! En tous les cas, les auteurs de telles barbaries, qui qu’ils soient, doivent écoper de sanctions sévères et dissuasives. Pourquoi s’attaquer à d’innocentes personnes tranquillement installés dans un bus ? Rien ne saurait justifier de tels actes, de surcroît de la part de la jeunesse, fer de lance d’une nation, quelle que soit sa motivation. En se laissant ainsi instrumentaliser, c’est son avenir qu’elle hypothèque. La jeunesse sénégalaise, voire africaine doit bannir la violence comme moyen de lutte.
Selon le défenseur des droits humains, Alioune Tine, « On peut arrêter la violence, il faut arrêter la violence, parce que personne ne sait où ces violences vont nous mener. La même capacité de sublimation, qui a permis de reculer devant le précipice du 3è mandat, doit absolument servir de ressource pour stopper la violence». Il appelle à la paix, la stabilité et la sauvegarde de la démocratie, de la vie, de l’intégrité physique, des biens, la sauvegarde du bien commun qui est la République.
Par Chiaka Doumbia