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Guinée: L’Office américain Foreign Assets Control traque deux hommes d’affaires libanais proches du Hezbollah Ali SAAD et Ibrahim TAHER installés à Conakry. Exclusif

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Le dossier des sanctions fiscales sur deux influentes personnalités politico-affairistes libanaises, Ali SAAD et Ibrahim TAHER, installées en Guinée refait surface. Traqués par L’Office Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor américain, ces deux hommes hommes d’affaires libanais qui ont fait fortune en Guinée sont désignés comme les deux principaux bailleurs de fonds du Hezbollah opérant en Guinée, couvrant la zone ouest-africaine. Une patate chaude entre les mains des autorités de la junte militaire guinéenne qui devront dare-dare décider de leur sort. EXCLUSIF

Selon un document estampillé Order Executive American Office Foreign Assets Control dont Confidentiel Afrique detient copie en exclusivité, Washington est déterminé à poursuivre sa traque contre Ali SAAD et Ibrahim TAHER, deux influents hommes d’affaires libanais, installés en Guinée, pour  » financements douteux » aux réseaux actifs du Hezbollah et cellules dormantes en Afrique de l’Ouest. Selon des informations exclusives obtenues par Confidentiel Afrique, l’Office américain qui vient de relifter son board management compte aller vite dans ce dossier de « financements occultes » aux réseaux Hezbollah et dont les principaux bailleurs désignés ne sont autre que Ali SAAD et TAHER Ibrahim, opérant depuis Conakry (capitale guinéenne). Un coup d’accélérateur venu du haut etablishment de la Maison blanche,  qui selon nos informations a donné  son quitus et qui fait de la lutte contre les  » financements occultes et « blanchiments de capitaux aux fins d’actes de terrorisme » une priorité. Le dossier avait fait son apparition autour de ces  » financements aux réseaux Hezbollah  » sous la gouvernance de l’ancien Président Alpha CONDÉ, saisi à l’époque par les services secrets et financiers américains, mais les clés mises au turbo étaient quasiment inertes. Aujourd’hui, l’affaire des deux principaux bailleurs du Hezbollah refait surface, moins de deux ans seulement de l’avènement du Président Mamadi Doumbouya. Une grosse épine sous ses pieds, puisque la traque prend un nouveau virage, une grosse amplitude et risque d’exposer Conakry à plus de sanctions internationales, pour non  » coopération aux sanctions fiscales ». Le parquet général près la Cour d’Appel de Conakry avait d’ailleurs annoncé le 7 Mars 2022 l’ouverture d’une information judiciaire pour des « faits présumés de blanchiment des capitaux et de financement de terrorisme » visant Ali SAAD et TAHER Ibrahim sur la base d’une requête du Département financier américain adressée au gouvernement guinéen. Selon nos informations, de fortes pressions de la part de puissants lobbies avaient été exercées sur une grande partie du système judiciaire et au niveau de la Présidence de Conakry en vue d’étouffer l’affaire. Un pétard mouillé..

En vertu de l’Executive Order (E. O. ) 13224, tel que modifié, cette action de L’Office américain Foreign Assets Control vise à perturber le réseau commercial du Hezbollah en Afrique de l’Ouest, qui s’appuie sur la corruption et l’influence pour contourner l’État de droit. Le document parcouru en exclusivité par Confidentiel Afrique détaille la carte d’intervention des financements du Hezbollah via des entreprises d’hommes d’affaires libanais, légalement établies en Afrique et opérant dans le commerce, les mines, le BTP et les banques. « La désignation de ces bailleurs de fonds témoigne des efforts continus du Trésor pour cibler les activités commerciales internationales du groupe terroriste et son réseau mondial de bailleurs de fonds, de soutiens, de donateurs et de facilitateurs, qui permettent au Hezbollah de menacer de manière persistante la sécurité, la stabilité et la prospérité du Liban et d’autres pays » lit-on dans ledit document.

Grâce à cette action, le Trésor public américain continue à dénoncer les hommes d’affaires qui soutiennent les activités déstabilisatrices du Hezbollah par des pots-de-vin et d’autres activités corrompues « , a déclaré Brian E. Nelson, sous-secrétaire du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier. « Les activités financières illicites des personnes désignées aujourd’hui non seulement soutiennent le Hezbollah, mais portent également atteinte au secteur commercial légitime et à l’état de droit dans les pays où elles se déroulent. »

L’OFAC désigne Ali Saade et Ibrahim Taher

En vertu de l’ordonnance 13224, telle que modifiée, qui vise les terroristes, les dirigeants et les responsables de groupes terroristes et ceux qui apportent un appui à des terroristes ou à des actes de terrorisme. Les États-Unis ont désigné le Hezbollah comme organisation terroriste étrangère le 8 octobre 1997 et comme terroriste mondial spécialement désigné (SDGT) le 31 octobre 2001.

ALI SAADE ET IBRAHIM TAHER FINANCENT LE HEZBOLLAH

Ali Saade (Saade) et Ibrahim Taher (Taher) sont d’éminents hommes d’affaires libanais ayant des liens directs avec le Hezbollah. Saade initie les transferts d’argent de la Guinée au Hezbollah, par l’intermédiaire de représentants du Hezbollah en Guinée et au Liban. Taher lui a été identifié comme l’un des principaux soutiens financiers du Hezbollah en Guinée. Il emploierait un certain nombre de personnes affiliées au Hezbollah dans le pays.

Saade et Taher sont désignés en vertu de l’ordonnance 13224, telle que modifiée, pour avoir aidé matériellement, parrainé ou fourni un appui financier, matériel ou technologique au Hezbollah ou pour lui avoir fourni des biens ou des services.

Les connexions de l’homme d’affaires libanais Ali SAAD avec Kassem Tajideen

Ali Saad installé en Guinée  entretient des relations étroites avec Kassem Tajideen (Tadjideen), qui a été désigné par l’OFAC en 2009 comme un important contributeur financier au Hezbollah. Au moment de sa désignation, Tajideen avait versé des dizaines de millions de dollars au Hezbollah et avait dirigé des sociétés écrans pour le Hezbollah en Afrique avec ses frères. C’est le document américain qui le précise en dévoilant les connexions « sulfureuses » qui lient Ali Saad à Kassem Tajideen.

Saade était le principal contact politique de Tajideen en Guinée. Il a fait des efforts considérables pour permettre à Tajideen d’accéder sans restriction aux membres corrompus de l’ancienne administration guinéenne aux plus hauts niveaux et au reste du gouvernement guinéen. Saade a également conseillé Tajideen sur les méthodes à utiliser pour effectuer des transferts financiers afin d’échapper à la détection par les organismes de réglementation.

Conakry, capitale des réseaux mafieux du Hezbollah, Mamadi Doumbouya sourd

Washington, au terme de plusieurs années d’investigations est parvenu à établir que Ibrahim Taher et un associé dont l’identité n’a pas été révélée ont envoyé à l’aéroport de Conakry des dollars américains collectés dans l’une de leurs installations commerciales et ont soudoyé les douaniers guinéens pour permettre à leurs devises de passer dans les bagages. Taher a utilisé son statut de consul honoraire du Liban en Côte d’Ivoire pour se rendre en Guinée et en sortir avec un minimum de contrôle. Le pouvoir de Conakry devra exiger que lumière soit faite à la suite de ce document de l’OFAC qui vise sans ambiguïté deux puissants hommes d’affaires libanais qui ont fait fortune en Guinée et jouissent encore de grands privilèges auprès des nouvelles autorités. Le Président Mamadi Doumbouya va-t-il instruire son ministre des Finances et celui de la Sécurité d’ouvrir une enquête dare-dare pour ne pas se mettre à dos les USA, qui comptent ne pas lâcher du lest ?

Mamadi Doumbouya continuera-t-il de protéger Ali SAAD et Ibrahim TAHER comme son prédécesseur Alpha Condé, lequel avait mis sous le coude les affaires « sulfureuses »  des deux richissimes opérateurs libanais en complicité avec des pontes de son régime qui continuent d’empoisonner les relations entre Washington et Conakry ? Les filets sont gros et les deux têtes mises à prix sont présentées urbi orbi jusque là comme des « intouchables » de la République en Guinée

Par Hippolyte GOURMANTIER et Youssouf COULIBALY (Confidentiel Afrique)

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