Afin de favoriser l’émergence d’une agro-industrie nationale et continentale
Le ministre ivoirien du Développement durable, Kobenan Kouassi Adjoumani, a plaidé, jeudi, pour une transformation locale de la filière anacarde, comme étant un vecteur de l’émergence d’une agro-industrie nationale et continentale.
Kobenan Kouassi Adjoumani s’exprimait à l’occasion de l’ouverture de la 4e édition du Salon international des équipements et technologies de transformation de l’anacarde (Sietta) qui se tient du 06 au 08 avril courant à Abidjan sur le thème « Contribution de l’industrie du cajou à la résilience des pays africains face aux défis économiques mondiaux ».
Le ministre a appelé à faire de cette filière, un secteur majeur de l’économie nationale, capable de créer des emplois et de la richesse permettant d’améliorer les conditions de vie des populations.
« En transformant notre anacarde sur place, nous favorisons l’émergence d’une agro-industrie nationale et continentale » a-t-il indiqué.
« Cela se traduit par un accroissement de la valeur ajoutée des filières agricoles. Cela garantit une plus juste rémunération aux producteurs et à l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur», a-t-il ajouté.
En effet, avec plus d’un million de tonnes de production en 2022, la Côte d’Ivoire occupe la première place des pays producteurs de noix de cajou brutes. Cependant, il n’en demeure pas moins du faible taux de transformation local du cajou, estimée à 22%.
Un taux relativement bas, d’autant plus que le pays est devenu, au dernier classement des pays producteurs d’anacarde, 3e transformateur et fournisseur d’amande de cajou derrière le Vietnam et l’Inde.
Ces pays qui représentent 45% de la production agricole mondiale de cajou et dont 90% de cette production est transformée localement.
A en croire le Ministre d’Etat, Kobenan Kouassi Adjoumani c’est ce changement de paradigme que permet la valorisation du Sietta.
Car selon lui, la transformation locale de l’Anacarde recèle un potentiel inestimable.
« Ce que fait l’Asie du Sud-Est aujourd’hui, c’est ce qu’il nous appartient désormais de faire. Transformons nos richesses naturelles africaines ici en Afrique, ici en Côte d’Ivoire et exportons des produits finis, tout en veillant sur leur commercialisation », a-t-il encouragé.
Lors de la première édition du Sietta en 2014, la Côte d’Ivoire n’était qu’à 6% de taux de transformation de sa production de 560 000 tonnes de noix de cajou brutes.
En 2022, le pays a atteint près de 22% de taux de transformation, pour une production de noix brutes qui a franchi le million de tonnes.
Ce qui fait un peu plus de 224 000 tonnes de noix brutes de cajou transformées et près de 8 fois plus en volume qu’en 2014, générant plus de 15 000 emplois directs, dont 70% sont occupés par des femmes.