Le Ministre de l’Economie et des finances Alousséni Sanou a présidé la semaine dernière à l’hôtel de l’Amitié le lancement des travaux de la Conférence de lancement des travaux du processus budgétaire 2024. Cette rencontre est surtout mise à profit par le ministère de l’Economie et des Finances, à travers la Direction Générale du Budget, pour engager des discussions autour de sujets liés à l’amélioration de la politique budgétaire avec les acteurs (décideurs, Responsables de Programmes, Directeurs administratifs et financiers, Directeurs des Finances et du Matériel, parlementaires, société civile, partenaires techniques et financiers).
Dressant la situation économique du Mali, le ministre de l’Economie et des finances souligne qu’en dépit des effets néfastes de la crise en Ukraine et de l’embargo de la CEDEAO imposé à notre pays durant 6 mois, le contexte macroéconomique sur le plan national qui prévaut en prélude de l’ élaboration du budget 2024 est plutôt rassurant. Et se caractérise par une amélioration progressive de la situation sécuritaire, socio politique avec en toile de fond la montée en puissance de l’armée. Selon le chef de l’hôtel des finances, le taux de croissance du PIB estimé à 3,7 en 2022 devrait s’accélérer en 2023 et en 2024 pour atteinte 5 % et 5, 2 % respectivement. “L’inflation qui demeure maîtrisée devrait se situer à 3% en dessous de la norme communautaire grâce aux efforts du gouvernement, des acteurs du monde économique et une bonne campagne agricole”, a révélé le ministre Sanou.
Pour ce qui concerne les premières estimations de l’exécution budgétaire de 2022, il a déclaré que la mobilisation des recettes fiscales ressort assez satisfaisante avec un taux de pression fiscale qui se situe à 14,1 % du PIB contre une prévision de 14%. “L’exécution des dépenses a été contenue dans la limite des dépenses prévues soit 20,4% du PIB contre une prévision de plus de 22%. Le niveau de déficit budgétaire est ressorti 4,7 % du PIB nettement meilleur que les prévisions qui étaient de 5,3%”, a-t-il soutenu. Pour le ministre des finances, le fait d’atteindre un taux de déficit de 4,7 % en 2022 est assez remarquable ce, compte tenu des crises multiformes que notre pays a vécues. “Gérer toutes ces crises en améliorant le taux de croissance et en réduisant le déficit budgétaire revêt un défi important que notre pays à relever”, a remarqué le ministre de l’Economie et des finances.Pour l’année budgétaire 2023, elle démarre selon le ministre sous de bons auspices. Il a fait savoir que le gouvernement maintiendra les efforts pour l’amélioration d’exécution budgétaire à travers le double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et d’efficacité des dépenses de l’administration. Pour le budget 2024, le ministre de déclarer que le gouvernement planche sur un objectif de déficit de 4,5 % du PIB, ce compte tenu de nombreux engagements du gouvernement notamment dans le cadre du renforcement des acquis en matière de défense et de sécurité ainsi que l’amélioration des infrastructures socio-économiques de bases pour de meilleures conditions de vie des populations. “La sécurité n’a pas de prix mais à un coût, nous sommes obligés de faire face à cette situation quoi qu’il en coûte, c’est l’objectif n°1 du plan initial d’action prioritaire du gouvernement”, a précisé le ministre. Pour l’édition du processus d’élaboration du budget 2024, trois thèmes étaient sur la table des participants à savoir: “la Problématique de l’évaluation de la performance des programmes : les acquis, les contraintes et défis”, “le processus d’élaboration du Budget et l’articulation entre les documents de planification stratégique nationale et les documents budgétaires : Enjeux, bonnes pratiques et perspectives d’amélioration” et “l’amélioration du contrôle budgétaire : les acteurs et leurs rôles”.
Dans sa présentation sur l’état des finances publiques du Mali, le Directeur Général du Budget, Ahmadou Tijani Haïdara, a expliqué la situation d’exécution provisoire du budget rectifié 2022 à travers les éléments ci-après, les recettes et dons sont ressortis à 2361,1 milliards de FCFA contre une prévision de 2477,7 milliards de CFA dans le budget rectifié 2022, soit un taux de mobilisation de 95,3% ; le taux de pression fiscale ressort à 13,6% en 2022 contre 15,2% en 2021 du fait des sanctions de l’UEMAO et de la CEDEAO. Les dépenses se chiffrent à 2931,3 milliards de FCFA contre une prévision de 3082,3 milliards de FCFA dans le budget rectifié 2022, soit un taux d’exécution de 95,1%.Et un déficit budgétaire de 4,9% contre 4,7% en 2021. Concernant les orientations de la politique budgétaire 2023, sur le plan des recettes, il a fait savoir que l’accent sera mis sur l’élargissement de l’assiette fiscale pour ne citer que ceux-ci.
Kassoum THERA