Dès son arrivée à Kinshasa, où il effectue une visite de trois jours depuis ce 30 janvier, le pape François a été interpellé sur le cas d’un prêtre accusé d’abus sexuels sur une mineure.
Des militants congolais et étrangers ont appelé le pape François à sanctionner un prêtre accusé d’abus sexuels sur une mineure dès son arrivée à Kinshasa, le 30 janvier, où il effectue une visite de trois jours en RDC.
Par vidéoconférence, une jeune fille, Marie, a affirmé avoir été violée en mars 2020 par un prêtre du diocèse de Tshumbe (centre de la RDC), alors qu’elle était âgée de 14 ans et « aspirante » à la vie religieuse. La jeune fille a déclaré avoir dénoncé l’affaire auprès des autorités de l’église de RDC sans obtenir gain de cause. Depuis, « je vis dans l’insécurité, tout mon entourage est menacé », a-t-elle dit.
« À la merci des prédateurs »
« Ce cas est grave », a estimé Tim Law, fondateur de l’organisation Ending Clergy Abuse (ECA), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, où il est venu faire entendre la voix des victimes d’abus sexuels commis par des membres du clergé en RDC et ailleurs.
« Renvoyez le prêtre auteur d’abus afin de rendre justice aux familles affligées (…) Il est de votre devoir de protéger les enfants » contre « les mensonges des pasteurs », a-t-il insisté en présence des membres de l’ONG Come, une association congolaise.« Pape François, les jeunes comptent sur vous, car vivant dans des situations de pauvreté, ils sont à la merci des prédateurs », a poursuivi Tim Law. « Les victimes » d’abus sexuels commis par les membres du clergé « doivent être respectées et non punies. »
« Le Saint-Siège a envoyé des enquêteurs, l’abbé (accusé) a été suspendu et l’affaire portée devant la justice congolaise », a indiqué une source ecclésiale, sous couvert d’anonymat. Au terme de l’enquête, le Saint-Siège a conclu que « les faits n’étaient pas fondés » et « la justice congolaise a innocenté » le prêtre qui a été « réhabilité ».
Selon Come Musuluku, activiste congolais et avocat de Marie, sa cliente s’est exilée au Gabon, mais « va faire appel » du jugement rendu par un tribunal à Kinshasa.
Source: jeune Afrique