Selon le président Abdelmadjid Tebboune, dans une interview à Al Jazeera Podcast.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé, ce jeudi dans une interview à Al Jazeera Podcast, que l’Espagne a accepté de coopérer avec l’Algérie pour la récupération des biens mal-acquis des oligarques algériens.
Bien que les deux pays traversent une crise diplomatique aiguë, l’Espagne s’est engagée, selon le chef de l’Etat algérien, à restituer trois hôtels 5 étoiles détenus dans le pays par un homme d’affaires algériens, poursuivi et jugé en Algérie dans plusieurs affaires de corruption.
Il a invité, par la même occasion, les autres pays européens, notamment la France, la Suisse, le Luxembourg et la Belgique, à faire de même.
« C’est un devoir pour les Européens de coopérer avec l’Algérie dans ce dossier, car toutes les opérations de transfert illégal de l’argent algérien se sont faites vers leurs pays et les comptes se trouvent chez eux », a-t-il martelé, précisant que l’Algérie a engagé des négociations avec l’Union européenne à cet effet.
Le ministre de la Justice, Abderrachid Tebbi avait révélé, le 27 décembre dernier devant l’Assemblée populaire nationale (APN), que la justice algérienne a délivré 220 commissions rogatoires et demandes d’entraide judiciaire au niveau de plus de 30 pays étrangers afin de récupérer les biens et fonds qui y ont été illégalement transférés.
Concernant toujours le processus de récupération des fonds pillés, Abdelmadjid Tebboune a expliqué que ce processus avait été engagé d’abord en interne, relevant que «nous avons pu récupérer jusqu’à présent, sur des décisions de justice, l’équivalent de près de 22 à 23 milliards de dollars».
BRICS : « L’Algérie pays observateur »
Évoquant l’adhésion de l’Algérie aux « BRICS », le président algérien a affirmé qu’il s’agit d’une démarche qui permettra de renforcer l’économie nationale.
« L’Algérie prendra d’autres initiatives avec des économies plus fortes. Les banques et les investissements dans les BRICS permettront de renforcer l’Algérie sur le plan économique. Même politiquement, en tant que pays du mouvement des non-alignés, nous sommes proches de ce pôle », a-t-il dit.
Selon lui, la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud et le Brésil sont favorables à la demande d’adhésion, et l’Inde ne s’y est pas opposée. Il a indiqué que l’Algérie devrait adhérer lors de la prochaine réunion périodique du groupe, prévue l’été prochain, « en tant que pays observateur dans un premier temps. Avec l’amélioration des indicateurs, nous deviendrons un membre à part entière au sein des BRICS ».
Abordant le dossier malien, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie œuvrait à instaurer la sécurité au Mali.
«Personne ne nous empêchera d’aider nos frères maliens et nous n’accepterons aucune scission entre le nord et le sud du Mali», a-t-il soutenu.
Il a souligné, dans ce sens, que « l’approche de l’Algérie et de la France concernant le Mali n’est pas la même et j’en avais informé le président français… La France voit que la solution est militaire, alors que nous la considérons économique et sociale ».
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