La direction générale du Budget (DGB) a organisé le 16 février 2023 à l’Hôtel de l’Amitié, la conférence de lancement du processus budgétaire 2024. Il s’agissait pour la DGB de faire le diagnostic de l’exécution budgétaire et se projeter sur le processus budgétaire 2024 du Mali. C’était lors d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, en présence du directeur général du Budget, Ahmadou Tijani Haïdara.
La gestion budgétaire au Mali a basculé il y a cinq ans en mode Budget-programmes conformément à la loi n°2013-028 du 11 juillet 2013, modifiée, relative aux lois de finances. En effet, le taux de croissance réelle du produit intérieur brut (PIB), estimé à 3,7% en 2022, devrait s’accélérer en 2023 et 2024 pour atteindre respectivement 5,0% et 5,2%. Ce qui annonce de bons signaux pour le processus budgétaire pour l’année 2024.
Ainsi, au menu de la conférence trois thèmes importants pour le processus budgétaire 2024 ont été abordés, à savoir : ‘’la Problématique de l’évaluation de la performance des programmes : les acquis, les contraintes et défis’’ ; ‘’le processus d’élaboration du Budget et l’articulation entre les documents de planification stratégique nationale et les documents budgétaires : Enjeux, bonnes pratiques et perspectives’’ et enfin ‘’l’amélioration du contrôle budgétaire : les acteurs et leurs rôles’’.
Des données de la direction générale du Budget (DGB), il ressort que l’inflation, qui demeure maîtrisée, devrait se situer en dessous de la norme communautaire de 3% grâce aux efforts conjugués du gouvernement, des acteurs du monde économique et une bonne campagne agricole. Pour ce qui concerne les premières estimations de l’exécution budgétaire 2022, la mobilisation des recettes fiscales ressort assez satisfaisante avec un taux de pression fiscale qui se situe à 14,1% du PIB contre une prévision de 14,0%.
Aussi, l’exécution des dépenses a-t-elle été contenue dans la limite des dépenses prévues, soit 20,4% du PIB contre une prévision de 22,5%. Le niveau de déficit budgétaire est ressorti à 4,7% du PIB nettement meilleur que la prévision de 5,3%. Au titre des recettes et dons, le directeur général du Budget, Ahmadou Tijani Haïdara, a signalé une manne financière de 2361,1 milliards de CFA en recettes et dons contre une prévision de 2477,7 milliards de CFA dans le budget rectifié de 2022, soit un taux de mobilisation de 95,3%.
A l’en croire, le taux de pression fiscale ressort à 13,6% en 2022 contre 15,2% en 2021 du fait des sanctions de l’UEMAO et de la CEDEAO. « 2931,3 milliards de CFA en dépenses contre une prévision de 3082,3 milliards de CFA dans le budget rectifié 2022, soit un taux d’exécution de 95,1%. Il ressort un déficit budgétaire de 4,9% contre 4,7% en 2021 », a-t-il dit.
S’agissant du renforcement de la défense et de la sécurité, il a signalé une progression constante des dépenses militaires et de sécurité depuis 2019. Ainsi, les dépenses militaires en termes d’exécution, a-t-il dit, sont passées de 299,080 milliards de FCFA en 2019 à 459,378 milliards de FCFA en 2022.
Pour sa part, le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a expliqué que le gouvernement maintiendra les efforts pour l’amélioration de l’exécution budgétaire à travers le double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et d’efficacité des dépenses de l’administration
Amadou Kodio