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RENCONTRE DES MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU BURKINA, DU MALI ET DE LA GUINÉE À OUAGA : QUE PEUT-ON ATTENDRE DE CE CONCLAVE ENTRE LES CHEFS DE LA DIPLOMATIE ?

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Une rencontre de haut niveau entre les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée s’est tenue le 9 février 2023, à Ouagadougou au Burkina Faso. Un mini-sommet ministériel entre trois pays de l’Afrique de l’ouest en pleines transitions militaires. Pour ces trois pays, cette rencontre  avait trois objectifs majeurs à savoir  le renforcement des relations de coopération dans un contexte sous régional marqué par la lutte contre le terrorisme, la mutualisation des efforts et des moyens pour former un bloc économique  et enfin faire face au péril djihadiste. Ces efforts  doivent avoir comme finalité la création d’une fédération Mali-Guinée-Burkina Faso,  surtout dans un contexte où les transitions  sont tenues à l’œil par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

L’un des traits communs au Mali, au Burkina Faso et à la Guinée Conakry est d’avoir été tous suspendus des instances de décision de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Pour rappel, en octobre 2022, En Guinée, après plusieurs mois de tiraillements, les autorités de la transition à sa tête le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya et la CEDEAO, sont parvenues, sur un délai consensuel de 24 mois pour la durée de la transition. Au Mali, la transition conduite par le colonel Assimi Goïta, est prévue pour prendre fin en mars 2024 et au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré et son équipe ont prévu l’organisation des élections en vue du passage de témoin à un gouvernement civil en juillet 2024.

En effet, s’ils ont en commun la situation des Etats d’exception, le Burkina Faso, le Mali et la Guinée sont engagés dans des processus différents de retour à l’ordre constitutionnel, avec des agendas également différents.

Si les autorités transitoires de ces pays se trouvent aujourd’hui des arguments de rapprochement voire des intérêts communs de lutte, on ose espérer que c’est d’abord dans les intérêts de leurs peuples respectifs. En tout état de cause, il n’y a aucun mal à unir ses forces. Aujourd’hui, les exclus se voient dans l’obligation de se donner la main pour cheminer ensemble sur plusieurs plans. Ce qui est sûr, c’est que ces pays veulent réussir là où la CEDEAO a échoué en travaillant ensemble. Ces pays ont compris qu’il faut aller vite pour profiter de leur situation d’exclusion de la CEDEAO. C’est pourquoi il est important que cet aspect de rapprochement entre ces trois pays, repose sur des bases consistantes et que ça soit un rapprochement de sincérité. C’est le seul combat que mérite aujourd’hui les peuples du Mali, du Burkina Faso et celui de la Guinée, qui sont victimes depuis des années des attaques terroristes. Aussi dire que ce sont des peuples qui restent vigilants sur leurs espoirs en termes de sécurité et d’amélioration de leurs conditions de vie.

En définitive, ces dirigeants doivent tenir compte des inquiétudes de leurs peuples respectifs et d’éviter de trop s’opposer à la communauté internationale, ce qui pourrait rendre  la situation encore plus difficile.

Assitan DIAKITE

Source: L’Alternance

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