A Tingolé, une localité située dans la circonscription de Fana, des habitants restent ébahis en raison des circonstances de la mort tragique d’un apprenti chauffeur. Une triste scène qu’aurait pu être évitée, suivant les témoignages, si les agents sur place avaient pris à bras-le-corps la situation effroyable à temps.
Le décès récemment survenu à Tingolé continue de susciter des interrogations. Situation à la fois insolite et intenable, des questions se posent à savoir si la protection des personnes et de leurs biens demeure la priorité des priorités dans certains coins du pays. Des pratiques risquant, si rien n’est fait, de saper les efforts en cours par les plus hautes autorités de la transition pour la restauration de la confiance entre la population et les agents. Ce cas de décès serait parti, suivant une vidéo venant de deux jeunes dénonçant la scène, d’un télescopage. Ces derniers annoncent que l’incident a eu lieu entre leur véhicule et un camion à Tingolé, une localité située à 25 kilomètres de Fana. Confiant que leur véhicule a été cogné par le chauffeur dudit camion ayant désespérément assisté à la mort d’un de ses deux apprentis qui l’accompagnaient sur le trajet, ces témoins visiblement touchés par la scène dénoncent l’attitude incompréhensible des gendarmes et éléments de la protection civile qui se trouvent à Fana. Ces agents au service de l’Etat ont-ils réellement failli à leur devoir d’assistance à des personnes en danger ? N’avaient-ils pas reçu l’ordre de porter secours à la victime morte pour faute d’agent sur place ? En tout état de cause, l’appel d’alerte lancé par ces témoins interpelle fortement l’actuel ministre de la Sécurité de la Protection civile, le Général de Brigade Daoud Aly Mohammedine.
« L’accident suite auquel est décédé le jeune apprenti a eu lieu à Tingolé. Dans cet accident, une personne est d’abord morte sur place. Et l’apprenti en question était coincé en bas du camion. Il ne pouvait faire aucun autre mouvement », indique le témoin Bako en compagnie de son cousin, Abdoulaye Coulibaly. « Je ne connais pas le jeune apprenti. Je rappelle que je ne l’ai jamais vu. Mais j’ai été obligé, vu son état en bas du camion, de prendre ma voiture en quittant Tingolé jusqu’à Fana en compagnie de mon cousin Abdoulaye Coulibaly ». « Arrivé à Fana, ajoute le nommé Bako, j’ai trouvé que la porte du poste de la gendarmerie était fermée. Mon cousin et moi avons tapé la porte. Après l’avoir ouvert, nous avons expliqué toute la situation aux deux adjudant-chefs qui nous ont ouvert la porte en leur demandant rescousse pour sauver le jeune. Un parmi eux nous disait qu’ils étaient déjà au courant de l’accident, mais qu’ils ne pouvaient y aller. Le gendarme nous disait que la zone est un lieu d’insécurité ». « Nous leur avons dit que nous allons demander secours aux éléments de la protection civile. Le même agent nous a fait part que les éléments de la protection civile sont au courant de l’accident, mais qu’ils (gendarmes et éléments de la protection civile) ne peuvent pas aller sur le lieu », ajoute Bako. Puis d’indiquer : « Un gendarme nous a même conseillé d’aller voir quelqu’un qui pourrait bien défaire la partie du véhicule(camion) qui coince l’apprenti chauffeur ». Depuis le poste de Zantiguila, une autre localité, les éléments de la protection civile en poste à Fana ont donné confirmation, selon Bako, qu’ils étaient informés de la situation. Tout comme à la gendarmerie, relate-t-il, « nous avons trouvé que la porte des sapeurs-pompiers était fermée. Ils nous l’ont ouvert lorsque nous sommes allés. Les mêmes agents ont clairement dit qu’ils ne pouvaient y aller parce qu’ils n’avaient reçu aucun ordre ». En retournant désespérément à Tingolé, poursuit le témoin, « nous avons croisé un habitant ayant bien voulu nous accompagner. Il s’est muni du marteau et du burin afin de sauver l’apprenti ». L’accident a eu lieu aux environs de 22h. « Mais nous avons quitté Tingolé jusqu’à Fana avec l’espoir d’avoir l’aide des agents en vain. Les habitants de Tingolé, y compris le chef du village ont passé toute la nuit à côté du véhicule (camion). Ils ont tout fait sans pouvoir sauver l’apprenti finalement décédé par manque de présence d’agents ». « Alors que les gendarmes sont venus aux environs de 7H, les éléments de la protection civile sont arrivés sur le lieu à 6H. Ils ont pu, avec leurs équipements, faire sortir le jeune déjà mort dans des conditions tristes sous le camion. Nous ne dirions qu’il n’allait pas mourir. Mais ce jeune allait plutôt décéder à l’hôpital, voire même être sauvé quand les agents étaient venus à temps », confirment les deux jeunes.