Le Comité technique et stratégique des Organisations de la société civile a relevé ce samedi 28 janvier des insuffisances dans le processus d’organisation des élections générales qui pourraient entacher notamment la crédibilité des scrutins et le respect des engagements pris auprès du peuple malien et des partenaires.
Composé du Conseil national de la société civile du Mali (CNSC), du Forum des organisations de la société civile (FOSC), de la Coordination des associations et ONG féminines (CAFO), du Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ) et de la Plateforme des femmes-leaders du Mali (PPFLM), le Comité technique et stratégique des Organisations de la société civile a animé un point de presse sur le processus d’organisation des élections générales.
Le conférencier était son président, Badra Alou SACKO et la rencontre visait à partager les conclusions de la réunion de ces organisations de la société civile tenue le jeudi 26 janvier dans le cadre de l’initiative de « Positionnement harmonisé de la société civile pour la refondation de l’Etat et une Transition réussie au Mali » soutenue par des partenaires au développement.
Lors dudit point de presse, le président SACKO a livré le contenu du document du Comité technique et stratégique qui note des avancées mais aussi des insuffisances dans le processus électoral en vue du retour à l’ordre constitutionnel.
A cet effet, il s’est réjoui de l’établissement d’un chronogramme général de la tenue des élections rendu public en 2022 et qui a permis à la CEDEAO et à l’UEMOA de lever leurs sanctions imposées à notre pays.
Affichant sa volonté d’aller à des élections crédibles, la transition a adopté et promulgué aussi la loi Électorale comportant plusieurs innovations telles que la création de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE). Toutefois, a déploré le conférencier, les démembrements de cette structure ne sont pas mis en place aux niveaux régional, local, communal et des ambassades et consulats du Mali.
Il n’y pas que ce problème de l’AIGE : « Les articles 4 et 5 de la loi électorale sur les rôles du ministère de l’Administration territoriale et de l’AIGE donnent une confusion dans la mise en œuvre des responsabilités», a-t-il signalé.
En outre, l’un des plus grands défis pour les autorités de la transition reste la situation sécuritaire qui demeure une préoccupation nationale, a noté M. SACKO.
En effet, selon plusieurs rapports, l’État est absent dans de nombreuses localités à cause de l’insécurité.
De plus, le regroupement des organisations de la société civile s’inquiète des préoccupations liées à la réorganisation territoriale et du fichier électoral actuel qui n’est pas aussi fiable.
Ces insuffisances qui sont de nature à porter préjudice sur les processus en cours, selon le président du comité technique, pourraient entacher la crédibilité des scrutins, l’acception des résultats par les parties prenantes et le respect des engagements auprès du peuple malien et des partenaires.
« Cette situation aura certainement une conséquence sur la cohésion sociale d’une part et d’autre part nuire aux relations entre le Mali et la communauté internationale», a averti M. SACKO.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin