Depuis un certain temps, les ex-rebelles, réunis sous la bannière de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), demandent l’organisation d’une réunion d’urgence sur un terrain neutre. Objectif de cette réunion d’urgence : évoquer les difficultés dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Sans ambigüité, le gouvernement du Mali répond non rejetant toute idée d’une réunion hors du Mali.
Avec l’arrivée des militaires au pouvoir au Mali, l’Accord de paix issu du processus d’Alger connait une mort cérébrale. Et selon beaucoup d’observateurs cette mort cérébrale s’explique par la mauvaise foi de ceux-là mêmes qui ont apposé leurs signatures sur le document en mai et juin 2015.
Pour tenter de relancer cet Accord, les rebelles, réunis sous la bannière de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), réclament depuis plus d’un mois la tenue d’une réunion d’urgence et dans un lieu neutre pour évoquer les difficultés dudit Accord.
Si le gouvernement malien répond par un niet à des pourparlers hors du territoire malien, l’Algérie qui préside la médiation entre le Mali et les ex-rebelles ne fait pas d’objection à ce que cette réunion d’urgence se tienne dans sa capitale. Cette demande de la CMA et l’objection du Mali prouve à suffisance que les deux parties ont leur propre agenda pour l’avenir de l’Accord de paix.
Les membres du comité de suivi de l’accord de paix et le Conseil de sécurité ont tenu une réunion avec la CMA à Kidal la semaine dernière pour l’application de l’Accord d’Alger sans la présence de la partie, nous informe une source bien introduite.
A la fin de cette réunion, l’une des conclusions sorties de cette rencontre, c’est la tenue dans un lieu neutre de la réunion demandée par la CMA, puis le CSP-PSD sur la viabilité de l’accord. Avec cette réunion de Kidal, la méditation internationale s’arrache pour relancer les discussions entre le gouvernement et les ex-sécessionnistes qui ont toujours leurs velléités indépendantistes à travers le CSA. En tout cas les diplomates sont optimistes sur un retour à la table des pourparlers entre les deux parties.
Près de 8 ans après sa signature, l’Accord de paix issu du processus d’Alger continue de faire couler beaucoup d’encre et salive. Ces derniers temps une grande partie de l’opinion malienne estime que cet accord en l’état doit être revu tel que recommandé par le Dialogue national inclusif. Beaucoup d’acteurs politiques se sont manifestement prononcés sur cet accord qui compte plus de détracteurs que de partisans.
Peut-on encore sauver l’esprit de l’accord et trouver une solution durable à la “question touarègue” et aux problèmes du Nord du Mali ? Tous ces brouhahas autour de cet accord de paix se font dans un contexte où la CMA et d’autres groupes armés vont en fusion à partir de ce 8 février. De même, selon nos sources, l’Armée malienne se prépare à reprendre Kidal.
Ousmane Mahamane
Source : Mali Tribune