Home Economie DÉVELOPPEMENT RURAL : QU’EST CE QUE L’ASSURANCE AGRICOLE ?

DÉVELOPPEMENT RURAL : QU’EST CE QUE L’ASSURANCE AGRICOLE ?

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La volonté a été soulignée le 19 janvier dernier par le ministère du Développement rural lors d’un atelier national : le gouvernement veut institutionnaliser l’assurance agricole au Mali. Un nouveau concept dont l’État compte user pour apporter une réponse appropriée aux menaces au secteur agricole. Qu’est ce que c’est ? Comment cela fonctionne-t-il ?

Le secteur agricole représente plus de 80% du Produit intérieur brut (PIB) de l’économie malienne, selon le ministre du Développement rural. Le domaine est confronté cependant au changement climatique avec des risques divers : incendies, inondations, sécheresses, attaques de nuisibles, feux de brousse, etc. « D’autres facteurs économiques et commerciaux viennent encore l’exposer à plusieurs risques tels que les fluctuations des cours sur le marché international, la concurrence de la production locale par des produits plus compétitifs et les dons alimentaires de produits étrangers similaires à la production nationale », ajoute Daniel Siméon Kelema, Secrétaire général du ministère.

Pour faire face à ces difficultés, l’État, à travers le Projet de financement inclusif des filières agricoles, une initiative de l’État malien avec l’appui de partenaires financiers (FIDA, Danemark et Canada), entame un processus d’institutionnalisation de l’assurance agricole au Mali en collaboration avec l’ONG canadienne SOCODEVI. C’est un domaine spécial de l’assurance qui porte sur les risques liés aux activités agricoles. Son fonctionnement ? « À la base, la couverture des risques agricoles repose sur une politique étatique (tout comme c’est le cas de la Sécurité sociale). L’État doit donc mettre en place un dispositif de prise en charge des conséquences des sinistres pouvant impacter la chaîne de valeur du secteur agricole (environnement, paysans, éleveurs, entreprises agricoles, fournisseurs, consommateurs, etc.). À côté de l’État, les entreprises d’assurances se positionnent en complément de couverture ou pour délivrer des garanties plus élaborées et adaptées aux intéressés. C’est ainsi que les assureurs peuvent proposer une couverture complète sur les sites agricoles, allant de l’assurance des biens personnels aux bâtiments, machines, produits, etc », explique le Directeur Commercial & Marketing des assurances Sonavie, Daniel Dena.

L’adhésion dépend de la politique de souscription de l’assureur, selon le spécialiste. Mais pour lui, en principe tous les montants sont assurables, du coût de la simple daba aux hectares de cultures. « Dans les pays développés, les assureurs peuvent s’engager sur des capitaux se chiffrant en milliards. Les assureurs de la sous-région, par contre, compte tenu des capacités limitées et des risques très élevés, s’engagent plus généralement sur des sommes allant de quelques milliers à quelques millions de francs CFA. La prime d’assurance reste chère pour le consommateur car elle peut représenter 5 à 15% du capital », indique M. Dena.

Quels types d’assurances ?

L’assurance agricole est proposée par les compagnies d’assurance IARD (Incendie, Accidents, Risques Divers), ou par des compagnies exclusivement spécialisées en risques agricoles. Au Mali, toutes les compagnies IARD peuvent couvrir les risques classiques (incendies, mortalité du bétail, vols, bris de machines, etc.), « mais il y en a une seule qui propose des assurances indicielles et sur le rendement des récoltes, accompagnées d’au plus deux courtiers d’assurances spécialisés dans ce type de couverture », explique le Directeur Commercial & Marketing de Sonavie. Selon ce dernier, bien que le produit soit « grandement » sollicité au Mali, le fait que le pays soit très exposé aux risques climatiques freine les assureurs à se lancer dans l’aventure. « Et quand ils le font, c’est à petite échelle. L’État (avec le secteur privé) doit impérativement proposer des solutions pour répondre à ce besoin fort de couverture des risques agricoles », conseille-t-il. Ce à quoi s’attelle le gouvernement, engagé dans un processus d’information, de mobilisation et de sensibilisation auprès des acteurs du secteur agricole depuis quelques semaines.

Source : Journal du Mali

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