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France: L’inquiétude monte face à la baisse de la natalité

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Même si l’indice de fécondité est nettement supérieur chez les immigrés, cela baisse largement chez leurs descendants

 D’après les chiffres de l’INSEE, le nombre de naissances en France a diminué de près de 100 000 en dix ans. L’année 2022 a même enregistré le plus faible nombre de naissances sur un an depuis 1946. Selon les analystes de l’INSEE, le solde naturel se situe à un niveau « historiquement bas ».

En effet, la France a enregistré 723 mille naissances en 2022, soit un taux de natalité de 10,6 pour 1000 habitants alors que ce chiffre était de 12,5 en 1994 et avait même connu un pic avec 13,3 en 2000.

Mais depuis cette date, on constate une baisse constante qui s’est accélérée depuis 2010. Avec 15 000 bébés, l’INSEE indique que cela aurait pu être pire « s’il n’y avait pas eu le confinement lié à la crise sanitaire ».

C’est justement ce confinement qui a permis tout de même une remontée en 2021 avec une augmentation visible « 9 mois après le premier confinement ».

L’organisme de statistiques public explique cette baisse par le regroupement de plusieurs facteurs. Ainsi, selon l’INSEE, « la population féminine de 20 à 40 ans, âge où les femmes sont les plus fécondes, a globalement diminué depuis le milieu des années 1990 et marque un palier depuis 2016 ».

En effet, comme l’explique l’organisme, « le nombre de naissances dépend à la fois du nombre de femmes en âge de procréer et de leur fécondité ». Avec une baisse de nombre de femmes, mécaniquement le nombre de naissances chute.

D’ailleurs, alors que l’indice de fécondité s’établissait à 1,82 par femme en 2020, ce chiffre a baissé à 1,79 en 2022 même si on note une période exceptionnelle durant la COVID.

– Baisser la population pour sauver la planète

Cette baisse de la natalité a aussi des raisons beaucoup plus profondes. Contrairement aux années post mai 68, la place de la femme a considérablement changé. Du rôle de « mère de famille », aujourd’hui la femme est aussi partie intégrante de la société. En effet, elle n’est plus seulement « mère au foyer » mais aussi patronne, ouvrière, employée qui ne se consacre plus uniquement à sa famille et ses enfants. Inévitablement cela met de côté les projets d’avoir plusieurs enfants et les femmes se consacrent plus de temps pour elle.

Une autre raison est le recul de l’âge du mariage. Même si en France l’idée qu’il faut se marier avant d’avoir des enfants est révolu, cela reste quand même un repère et depuis 40 ans l’âge moyen des mariés est en constante augmentation.

À titre de comparaison, alors qu’une femme se mariait en moyenne à 30 ans et un homme à 33 ans en 1996, en 2022 ce chiffre était de 37 pour une femme et 40 pour un homme.

Il ne faut pas oublier non plus la montée d’une idéologie, notamment chez les écologistes, qui consiste à vouloir baisser la population de la Terre pour la sauver.

En effet, en 10 ans à peine, la population mondiale a passé de 7 milliards en 2011 à 8 milliards en 2021. En 2017, la revue scientifique Environmental Research Letters évaluait le « coût » climatique d’un enfant à 60 tonnes équivalent CO2 par an, soit six fois l’emprunte carbone d’un Français moyen.

Même si ce chiffre a été largement contesté, cela montre l’ancrage d’une telle idéologie qui prône « un péché originel » dès la naissance.

– L’immigration, une chance pour l’Occident

La baisse de la natalité est pourtant un grand problème économique pour les pays développés. En effet, la natalité est nettement supérieure dans les pays pauvres par rapport aux pays dit riches. Or, « si vous avez moins d’enfants, vous avez une déformation de la pyramide des âges et de la population au travail », expliquait l’économiste Bruno Alomar au média public français franceinfo et ajouté que cela n’était « pas pour la croissance ».

Surtout, cela met en péril le système de retraite par répartition que la plupart des pays ont adopté. En effet, ceux qui travaillent aujourd’hui financent les retraités d’aujourd’hui. La durée de la vie s’allonge et s’il y a moins de travailleurs, cela met en péril le système.

Pourtant, dans les pays occidentaux, notamment en France, la natalité est d’une manière préservée grâce la procréation forte chez les immigrés.

En effet, d’après les chiffres de ministère de l’Intérieur, en 2010, les femmes immigrées avaient un indice de fécondité de 2,73 contre 1,86 pour les femmes qui n’ont aucun lien avec l’immigration.

Ce constat est très visible dans les familles d’immigrées arrivées avant les années 90. « Nous sommes 5 frères et 1 sœur », explique à Anadolu, Mehmet, le cadet d’une famille franco-turque arrivée dans les années 80 en France.

Les trois premiers sont nés en Türkiye tandis que les autres sont nés en France. Mais comme le constate le ministère dans son rapport de 2015, la fécondité des descendantes des immigrés se rapprochent sensiblement des non-immigrés.

Mehmet partage largement ce constat. « Tous les parents qui sont venus de Türkiye ont une famille nombreuse, mais les enfants nés en France font beaucoup moins d’enfants » observe Mehmet.

« Ça fait 5 ans que nous sommes mariés et nous n’avons qu’un enfant », ajoute, Hulya sa femme qui travaille en tant que vendeuse dans une boutique de vêtements. « Je ne sais pas si je souhaite avoir un deuxième » se demande-t-elle avant de répondre en rigolant « nous avons encore le temps pour réfléchir ».

Ainsi, les descendants d’immigrés se sont adaptés « aux mœurs locales » et la baisse peut avoir des conséquences graves sur les retraites dont justement le président français, Emmanuel Macron veut « sauver » en obligeant les personnes à travailler beaucoup plus longtemps.

Et s’il fallait inciter à faire plus d’enfants pour sauver les retraites ?

AA/Paris/Yemliha Yilmaz

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