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PRÉSIDENTIELLE 2024 : LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU SYNABEF SUSCITE LA CANDIDATURE D’ASSIMI GOÏTA

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Invité le samedi 21 janvier à donner son avis dans l’émission ” Be Ka Kuma” de Malikunafoni TV  dans le cadre de la célébration de la fête de l’armée malienne, le secrétaire général du Synabef, Hamadoun Bah, a bien voulu nous accorder une interview au cours de laquelle il a évoqué les solutions trouvées à la grève qui les opposait à l’Etat, ainsi que les perspectives pour l’année 2023. Tout en souhaitant la candidature du Président de la Transition, il appelle les Maliens à resserrer la ceinture pour que la souveraineté devienne réalité et que la paix revienne dans notre pays.

Le Tjikan : La fête de l’armée malienne a été célébrée avec enthousiasme. Quelle signification faites-vous du 20 janvier ?

Hamadoun Bah : Le 20 janvier, c’est un des trois grands jours de la souveraineté de notre pays. Le premier jour de la souveraineté de notre pays, c’est le 22 septembre 1960 qui a marqué la fin de la colonisation, l’indépendance du Mali sous le leadership de Modibo Keita. Le deuxième jour le plus important qui marque également la souveraineté de notre pays, c’est le 20 janvier 1961 qui marque le départ du dernier soldat français sur notre territoire et depuis on n’a jamais voulu la présence au Mali d’un soldat français. Le troisième jour qui marque le retour de la souveraineté, c’est le 14 janvier 2022 où la population est sortie massivement pour dénoncer toute velléité de vouloir embrigader le Mali ou le mettre dans un carcan quelconque qui puisse entraver une parcelle de sa souveraineté. Voilà les trois grands jours de la souveraineté. Donc, le 20 janvier c’est un jour mémorable qu’on doit encore enseigner à nos enfants, à nos arrières petits-enfants pour que cette fibre patriotique puisse demeurer.

Sur la scène syndicale, les syndicats des banques et assurances étaient à couteaux tirés avec l’Etat. De quoi s’agissait-il ?

Il s’agissait des principes et surtout des lois. Il y avait beaucoup d’entraves à la liberté syndicale, même au code du travail qui n’étaient pas respectés dans beaucoup de nos établissements privés. Notamment les multinationales où nous avions des travailleurs, des pompistes comme on les appelle, les vendeurs dans les boutiques, les travailleurs dans les lavages qui ont duré dans ces structures, qui y travaillent depuis des années, mais qui n’avaient parfois pas des contrats, parfois n’étaient même pas inscrits ni à l’AMO, ni à l’Inps. Vraiment ? C’était horrible avec des salaires qui n’atteignent pas le Smig. Nous nous sommes battus. Aujourd’hui ? Dieu merci. Il y a eu beaucoup d’acquis, surtout dans les multinationales. A Total aujourd’hui, c’est des travailleurs, ils sont à 100 000 de salaire, ils sont inscrits à l’Inps, à l’AMO, l’ITS est payé. Ils ont des heures supplémentaires. C’était un travail colossal qu’il fallait mener. Il y avait une autre entrave au code du travail, au droit social, notamment dans le milieu bancaire, assurance et même des microfinances. Il y avait ce qu’on appelait des travailleurs intérimaires, où il y avait de l’abus. L’intérim, ça concerne les fonctions ad-hoc, or ces intérimaires étaient employés en plein temps et pour des tâches qui incombaient à la banque. Nous avons demandé à l’époque d’appliquer les dispositions légales à la matière qui consistait à les régulariser. Aujourd’hui, beaucoup de banques ont régularisé ces intérimaires. Voilà pourquoi on était debout et on se battait. C’était essentiellement pour l’outil du travail, pour le respect des droits et pour le respect des libertés syndicales.

Est-ce à dire que vos revendications ont été satisfaites ?

Nos revendications aujourd’hui ont été satisfaites dans la majorité. Il reste encore beaucoup à faire. Et nous sommes en train de suivre. Il y a un comité de suivi qui se retrouve chaque fois au niveau de la direction nationale. On est en train de travailler à cela.

Les perspectives pour l’année 2023 ?

2023, on n’est pas à l’abri. Je ne peux pas dire qu’on est à l’abri aujourd’hui d’un soulèvement. C’est des choix qu’on ne présage pas. Ça dépend de la latitude de tout un chacun. Mais nous pensons que nous, à notre niveau, tout ce qui peut amener des mouvements, nous cherchons à les éviter. Maintenant, c’est à nos entreprises, à nos établissements de nous aider à éviter cela. Je pense qu’en 2023, nous travaillons à cela.

En tant que syndicat comment trouvez-vous l’évolution de la Transition ?

Pour moi, la Transition est aujourd’hui dans une trajectoire respectable. Parce qu’aujourd’hui, le Mali, en matière de souveraineté, est sur la bonne voie. On est en train d’aller vers le changement de la Constitution, vers un référendum. Après le référendum, on va vers les élections. Pour moi, aujourd’hui, on est dans la bonne marche. Mais je le dis, élection pour élection, pour moi la Transition n’est pas encore terminée. Pour que le pays se relève, pour vraiment tourner les pages sombres de ce pays, moi j’aurais recommandé au Président Assimi Goïta de se présenter encore une fois pour qu’on puisse vraiment continuer dans la même logique du combat, le respect du Mali sur l’échiquier international, le respect des Maliens tout court. Il y a plusieurs Assimi, mais c’est lui qui est en train de faire ce travail. Mon souhait, c’est qu’il se présente pour qu’on puisse continuer dans la même dynamique. Mais on doit également travailler sur la bonne gouvernance. C’est quelque chose sur laquelle les autorités doivent énormément insister. Au-delà de la lutte pour la souveraineté, il faut qu’on se batte pour nos établissements, pour nos entreprises, pour leur prospérité et également se battre pour la bonne gouvernance. C’est extrêmement important.

 Un appel à l’endroit des Maliens ?

Je leur dirais de se rappeler d’où on vient. On vient de très loin. Ce pays a été agressé. On a vu des gens qui sont venus soi-disant nous libérer. Ils sont arrivés jusqu’à Gao, au Pont de Wabaria où on a même invité le colonel Didier Dakouo de reprendre la ville comme si c’est eux seuls qui ont fait ce nettoyage. On a vu également toujours lors de la libération, on a bloqué l’armée à l’entrée de Kidal. On a ramené le Mnla qui était dans sa débandade par l’action de djihadistes, qui est retourné dans les valises de Barkhane, installé confortablement à Kidal, barrer la route à la souveraineté. On a vu beaucoup de choses. Je pense qu’aujourd’hui, nous devrions nous ressaisir. Aujourd’hui, le jihadisme est devenu international, régional dans le Sahel. Les seuls qui peuvent combattre ces djihadistes, c’est nous les Sahéliens. Nous devrions nous donner la main pour accompagner cette Transition. Il n’y aura pas de développement que quand il y aura la paix. La paix et le développement vont de pair. Nous devrions nous battre, resserrer la ceinture pour que réellement la souveraineté devienne réalité et que la paix revienne dans ce pays. Qu’on puisse aller jusqu’à Gao à pied, à moto, à dos d’âne, etc., sans être inquiété. Et cela passe par l’aguerrissement de nos forces armées, leur équipement et surtout l’accompagnement de tout le peuple malien.

 Propos recueillis par Almihidi Touré 

Source : Tjikan

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