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COUR D’ASSISES : MEURTRE ODIEUX, EN 2019, D’ÉLÉMENTS DE LA MINUSMA, SUR LA ROUTE DE SIBY: L’AUTEUR DE L’ASSASSINAT DE TROIS CASQUES BLEUS GUINÉENS CONDAMNÉ À LA PEINE CAPITALE

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Le principal auteur de l’attaque de cinq Casques bleus du contingent guinéen de la MINUSMA, sur la route de Siby,  le 22 février 2019, ayant causé la mort de trois d’entre eux, a été condamné à la peine capitale. Il a comparu, le 24 janvier, à la Cour d’Assises de Bamako pour les chefs d’accusation « de terrorisme, d’association de malfaiteurs, meurtre, vol qualifié et détention illégale d’armes à feu « .

Le 22 février 2019, cinq Casques bleus, dont l’Adjudant Théa Michel, le Caporal Ismaël Bangoura, le Sergent Haba Ives, le Lieutenant Mohamed Lamine Sylla et le Caporal Kadiatou Bah, avaient quitté Kidal, où ils étaient déployés, afin de se rendre en Guinée pour  les congés. Une fois à Bamako, ces derniers ont emprunté un taxi-brousse, d’immatriculation guinéenne, à Djicoroni-Para, pour les emmener à Conakry, leur destination finale. Ainsi, aux environs  de 21 heures, ils ont entamé leur voyage en direction de la frontière Mali-Guinée. Avant que leur véhicule ne bute sur un tronc d’arbre, dans les environs de la forêt de Freetoumou, non loin de la localité de Siby, obligeant du coup le chauffeur à s’arrêter. C’est à ce moment que des individus armés non identifiés ont surgi des buissons, intimidant, dans un premier temps, les Casques bleus, avec des tirs de sommation, pour les empêcher de réagir.  Et dans un second temps, ils tirèrent à bout portant en direction des militaires, tuant du coup trois d’entre eux. Et blessant les deux autres et le chauffeur. Après leur forfait, les assaillants ont dépouillé les victimes, emportant, outre des sommes d’argent, des téléphones et divers autres objets.

La Brigade territoriale de la Gendarmerie de Ouézindougou, alertée, a  aussitôt  mené des investigations, qui aboutiront à l’arrestation, le 7 mars 2019, du nommé Ousmane Cissé. Il a été appréhendé en possession  du téléphone du chauffeur du taxi-brousse, que les cinq Casques bleus avaient emprunté.

La Cour a établi que le fait que le téléphone portable du conducteur du véhicule, trouvé en possession de l’inculpé Ousmane Cissé, avait été utilisé, dès le troisième jour, après le forfait, soit le 25 février 2019, démontre à suffisance l’implication directe de l’intéressé à l’opération de braquage contre les Casques bleus. Lesquels jouissaient de la protection  internationale du système des Nations Unies au Mali.

Aussi, les faits de meurtre ont-ils été requalifiés en « crimes d’actes de terrorisme« .

Dans son réquisitoire, le Ministère public a particulièrement relevé qu’il s’agissait d’un « rare dossier scientifiquement monté » et que l’analyse criminelle des pièces retrouvées permet d’établir un lien de connexité entre l’inculpé et les assaillants. Avant de souligner le statut des victimes et relever l’engagement du Mali à protéger les membres des Nations Unies, en application de l’Accord entre les Nations Unies et le Mali, relatif au statut de la MINUSMA.

A noter qu’à travers la Direction g)à,énérale du Contentieux, l’Etat malien s’est constitué partie civile et a obtenu les réparations à hauteur de 2 millions de FCFA. Les droits des deux victimes blessées de la MINUSMA ont par ailleurs été réservés.

Rappelons que c’est la deuxième fois que des attaques spécifiques contre la MINUSMA sont au cœur d’une accusation judiciaire, qui aboutit à un procès et à des condamnations au Mali. Le 24 mars 2021, la Cour d’Assises de Bamako avait jugé et déclaré coupables neuf individus (dont huit par contumace) pour une attaque commise contre des Casques bleus, en mai 2015, à Bamako. Dans un autre dossier, la Cour d’Assises avait, le 21 septembre 2020, condamné à la réclusion à perpétuité une personne pour des faits de terrorisme, qui avait avoué, lors de l’enquête, avoir posé des mines dans le Nord du Mali, et dont le contingent tchadien de la MINUSMA aurait été victime.

Abdoulaye DIARRA

Source: l’Indépendant

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