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Que sont-ils devenus… Adama Camara dit 100 % : Cocktail de talent et de frustration

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Adama Camara dit 100 % est l’un des  renforts de l’AS Mandé de la Commune IV lors de la saison 1991-1992. L’équipe communale s’était fait le plaisir de jouer la finale de la Coupe du Mali. A défaut d’un championnat à cause des événements de mars 1991, le Mandé finaliste malheureux face à l’AS Réal, joue la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe. Raison pour laquelle les dirigeants renforcèrent l’équipe communale. Adama Camara dit 100 % repéré dans les compétitions inter quartiers est sollicité par l’entraîneur Banta Diabaté. Il loue ses qualités et le convainc à rejoindre l’AS Mandé. En bon psychologue, le technicien lui promet une intégration directe dans l’équipe-type. Le jeunot au début hésitant effectue sa première semaine d’entrainement, qui débouche sur un match amical de l’AS Mandé au Burkina Faso. Quelle fut la suite de l’intégration du jeune 100 % ? Comment il s’est imposé jusqu’à être capitaine de l’équipe ? Qu’est-ce qui explique sa frustration à anticiper sa retraite ? Son départ et sa vie en France ? L’enfant de Lafiabougou a bien voulu acter son passage dans la rubrique  “Que sont-ils devenus ?” à travers une interview réalisée par téléphone.

Adama Camara dit 100 % soutient avoir toujours rêvé d’un contrat professionnel en Europe. Parce qu’il est sûr de ses qualités techniques. Cela n’a pas été le cas, mais il s’est imposé à l’AS Mandé de la Commune IV, au Stade Malien de Bamako, et en équipe nationale. C´était un joueur dont il est facile de se rappeler facilement : sa démarche et sa façon de jouer. Très rapide, il quadrillait le terrain 90 minutes durant. Sa promptitude à porter le danger chaque fois qu’il avait le ballon, lui conférait le rôle de joker. Son coup d’œil de dépositaire pour distiller des passes était toujours percutant. Son entraîneur à l’AS Mandé, Banta Diabaté le qualifie de joueur extraordinaire, très fort techniquement avec l’art du positionnement sur le terrain. Il conclut que toutes ces qualités expliquent la décision de Capi de le sélectionner en équipe nationale. Comment comprendre qu’il s’est retrouvé comme latéral ? Quelles en furent les conséquences ? “C´est ma volonté de sauver Amara Simpara qui m’a propulsé au poste de latéral. Ce jour-là, j’ai animé le couloir droit par des pénétrations incessantes et des centres millimétrés. Une belle prestation qui occasionna ma sélection en équipe nationale. L´entraîneur Mamadou Kéïta dit Capi, présent dans les gradins, me rejoint après le match dans les vestiaires, pour me féliciter et m´annoncer en même temps que je serai sur sa liste, publiée 72 h après.

En réalité, j’avais plaidé auprès de l’entraîneur, la titularisation de mon ami Amara Simpara. Il me répond que cela m’enverrai au banc de touche ou au poste de latéral. Voilà l´explication de ma permutation”.

Adama Camara brille de mille feux et devient un titulaire de l’AS Mandé de la Commune IV.  Seulement que le coach Banta Diabaté est remplacé par Modibo Touré.

Au moment de passer le service, celui-ci insiste sur le cas de 100 % auprès de son successeur. Lequel à sa prise de fonction se fait une idée sur son effectif en Guinée-Conakry à l’issue de deux rencontres amicales. Lui aussi apprécie 100 % et lui confie la stabilisation de son système de jeu.

Constant dans ses performances avec son club et l´équipe nationale, les dirigeants du Stade malien de Bamako démarchent Adama Camara pour le transférer dans leur club. Les conditions ? Très jeune, 100 % n’a pas posé de conditions en tant que telles, surtout sur le plan financier. Il se contente d’une moto, pendant que l’expectative d’un emploi promis vole en éclats. Convaincu qu’il a l’avenir devant lui, il travaille à maintenir sa forme.

Au Stade, il passe deux saisons et remporte une Coupe du Mali en 1997 face à l’AS Réal de Bamako (2 buts à 0). L’entraineur l’écarte de l’édition de 1999 face au Nianan de Koulikoro. Or il avait joué toutes les rencontres de la phase éliminatoire. Et son renvoi dans les tribunes était inexplicable et paradoxal par rapport à sa grande forme à l’époque. Après cette finale 100 % se blesse à l’entrainement. L’indifférence des dirigeants, des supporters du Stade à son égard, durant sa période de traitement le met dans tous ses états. Il ne comprend pas que pendant  tout le temps du plâtrage de son pied, personne ne lui a souhaité prompt rétablissement.

Rebondissement

Il tire toutes  les conséquences de cet état de fait et décide de mettre fin à sa carrière. Sa mère lui conseille de s’exiler en France, pour entreprendre autre chose. Dans l’hexagone, il n’était pas question pour 100 % de jouer au ballon. Mais plutôt chercher du travail, d’autant plus que toutes les conditions n’étaient pas réunies. Il parvient malgré tout à se faire recruter pour un emploi temporaire. Par le pur des hasards sa situation se décante et  la vie de  100 %  change d’un seul coup. Comment ? “J’ai rencontré un compatriote dans la ville. Il fut surpris de ma présence en France. Il a parlé de mes qualités et ma carrière en équipe nationale aux autres Maliens. Par la suite, il m’a proposé un mercenariat dans le club d’une entreprise, pour les petits tournois et les tournées dans les provinces. Un essai à l’entrainement m’a ouvert l’opportunité de faire le tour de la France. Au bout du fil par ce canal j’ai eu un emploi stable, et Dieu merci tout va bien”.

Adama Camara dit 100 % est marié et père de quatre enfants dont deux garçons. Durant sa carrière, il retient comme bons souvenirs : sa première Coupe du Mali en 1997, l’écrasante victoire du Stade (11 à 0) face au Réal, la fierté d’avoir enfilé le maillot de l’équipe nationale pendant des années.

Quant aux mauvais souvenirs, ils sont au nombre de deux : sa mise en touche par l’entraîneur lors de la finale de la Coupe du Mali en 1999, la blessure ayant conduit à sa retraite anticipée pour des raisons de déception.

Nous avons réalisé l’interview  d’Adama Camara dit 100 % une semaine avant le match des Aigles contre les Scorpions de Gambie joué à Bamako, le 24 mars 2023.

Ce rappel est important pour deux raisons : d’abord il a exprimé toute sa fierté d’avoir porté le maillot national avec les moyens de bord, c’est-à-dire que le sens patriotique guidait leurs efforts. Ensuite si aujourd’hui il se réjouit de l’amélioration des conditions de vie de ses cadets, et souhaite que le revers de la médaille soit matérialisé par de bons résultats : qualification à la Coupe du monde, victoire finale à la Can.

Cependant, 100 % désapprouve l’exigence monétaire de ses cadets lors des campagnes de l’équipe nationale. Il soutient que la plupart d’eux évoluent dans de grands clubs ou de première division. Donc l’argent doit être leur second souci, pour défendre le drapeau national.

Comme s’il savait quelques jours après les Aigles ont refusé de s’entrainer au motif que leurs primes ne sont pas payées. Heureusement que des dispositions ont été prises pour débloquer la situation. Le constat est que notre héros du jour a pris de l’avance sur les faits. Et si ses cadets pouvaient appliquer les conseils, pour le bonheur du football malien.

Source: Aujourd’hui-Mali

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