Face aux démissions en cascade, le clan du Rassemblement pour le Mali (RPM) dirigé par le président Bocary TRETA tente de sauver les meubles en mobilisant la base. Bien qu’opposé à ce dernier, Baber GANO affirme être sidéré par ces démissions provoquées par la décision de Moussa TIMBINE dont il doute de sa conviction politique pour le RPM.
«Notre projet de société n’est lié à personne», rappelle Abdoulaye MAGASSOUBA, le secrétaire général du bureau des jeunes du RPM confronté à un problème de leadership, à l’origine du départ de plusieurs cadres et militants du parti. Parmi ces personnalités de l’ancien parti présidentiel, Moussa TIMBINE qui a lancé son mouvement politique «Convergence 2023» en ce début d’année.
«Ces départs n’étaient pas une surprise pour nous. C’était prévisible. C’est pourquoi dans certaines localités, on avait déjà des cadres qui étaient positionnés pour occuper les postes des démissionnaires», a indiqué M. MAGASSOUBA.
Si ces démissions peuvent davantage fragiliser le parti vue par de nombreux militants, le secrétaire général du bureau des jeunes, en revanche, ne se fait pas du souci pour leur clan parce qu’ils sont en phase, estime-t-il, avec la base.
« La démission de certains cadres de Mopti, notamment celle de Belco SAMASSEKOU va être une occasion de réparer une injustice. Parce qu’elle a été imposée par Moussa TIMBINE au détriment des plus méritants politiquement », a accusé, de son côté, Kader SIDIBE, membre également du bureau des jeunes du RPM.
Pour lui, le séisme politique envisagé se réalisera difficilement parce que, commente-t-il, ceux qui ont suivi l’ancien président de la jeunesse du parti n’étaient pas fidèles aux réunions.
« Il y a beaucoup de démissions qui sont annoncées mais au sein du bureau de la jeunesse, on n’a pas encore la lettre de ces décisions. Aussi, certains sont associés aux démissionnaires alors que ce n’est pas vrai », a dénoncé Kader.
Une approche qui, selon lui, s’apparente à une propagande pour déstabiliser le parti en brandissant pour preuve les déclarations de certains qui se déscolarisent des démissionnaires.
« On ne va pas regarder dans le rétroviseur. Le RPM est porteur d’un projet de société. Celui-ci n’est pas heureusement endossé à une personne. On suit nos convictions politiques pour le pays », a renchéri Abdoulaye MAGASSOUBA.
Bien que contesté par des cadres du RPM contre lesquels il est en procès pour violation des textes, le clan de Bocary TRETA en prenant acte de ces démissions tente de mobiliser les militants.
A cet effet, des rencontres ont déjà commencé et doivent aboutir à faire l’état des lieux du parti et de procéder au remembrement du bureau jusqu’au prochain congrès prévu vers fin février.
« Nous envisageons de tenir des assemblées générales d’information sur la situation dans les sections du parti pour donner la vraie information. Nous allons permettre au parti de reprendre ses activités tout en mobilisant les militants avant de préparer les prochaines consultations électorales », a annoncé MAGASSOUBA.
Comme pour faire du tic au tac, la plupart des démissionnaires ont été remplacés. Ainsi, à la tête du bureau des jeunes, Idrissa Baba MAÏGA a été nommé et assure donc l’intérim.
Cependant, Gaber GANO, l’un des responsables du parti et membre du collectif pour le respect des textes du RPM dit être hébété par la démission de Moussa TIMBINE tout en reconnaissant que celle-ci va fragiliser leur combat.
« Nous pensons que nous menons le même combat avec les militants convaincus. La décision de TIMBINE nous a montrés le contraire. Il aurait dû attendre la suite de ce que nous avons commencé avant de prendre cette décision. Il nous laisse comprendre qu’il avait une autre vision, un autre agenda différent des nôtres », a regretté M. GANO.
Puis, il a sévèrement critiqué la création de ce mouvement politique ‘’Convergence 2023’’ par Moussa TIMBINE qui renie sa famille politique.
« Notre famille demeure le RPM. S’il y a un problème, on se bat à l’interne pour le résoudre. C’est pourquoi, nous avons initié le collectif pour mener le combat de la légalité mais aussi d’assainir le parti. Notre objectif n’est pas de casser le parti », a-t-il déclaré, en ajoutant qu’un héritier ne transporte pas son héritage ailleurs.
PAR SIKOU BAH