Le personnel de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako a tenu, le vendredi 25 août 2023, un sit-in dans la cour dudit hôpital pour dire « NON à des salaires amputés illégalement ». Selon le Comité syndical de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako, le directeur de l’hôpital a effectué des prélèvements sur les salaires des agents de l’hôpital pour « motif de grève en violation de la loi ». « La loi 87 dont le directeur fait allusion dans sa décision exige à ce que lorsqu’un syndicat dépose un préavis de grève, que des négociations soient ouvertes. Ces négociations qui n’ont jamais commencé pouvaient peut-être empêcher cette grève. Certes, la loi autorise des prélèvements sur les salaires en cas de grèves, mais cette même loi exige du gouvernement l’ouverture des négociations. Donc, c’est l’autorité qui a violé la loi et on veut appliquer la même loi. On ne va pas l’admettre. Non à la violation de la loi. C’est de l’injustice, nous n’accepterons pas », soulignent les responsables du Comité syndical.
Deux heures durant (8h-10h), les blouses blanches de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako ont abandonné leurs bureaux climatisés pour tenir un sit-in dans la cour de l’hôpital afin d’exprimer leur ras-le-bol face à la gestion de leur structure sanitaire. « Le salaire est sacré », c’est ce que scandaient les manifestants lors de ce sit-in. Ils détenaient tous des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « NON à des salaires amputés illégalement ».
Prenant la parole, le Pr. Loséni Bengaly, secrétaire général du Comité syndical de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako, a fait savoir que le directeur de l’hôpital a procédé à des prélèvements sur des salaires des montants allant parfois à la moitié du solde pour motif de grève. « Certes, la loi autorise des prélèvements sur les salaires en cas de grèves, mais cette même loi exige du gouvernement l’ouverture des négociations. Donc, c’est l’autorité qui a violé la loi et on veut appliquer la même loi. On ne va pas l’admettre. Non à la violation de la loi. C’est de l’injustice, nous n’accepterons pas. C’est la première étape. Tant qu’un centime restera non restauré, le mouvement va continuer », a déclaré le Pr. Loséni Bengaly.
Pour sa part, le porte-parole du comité, Djimé Kanté, secrétaire général adjoint du comité syndical, a indiqué que le directeur de l’hôpital a touché à leur dignité, à leur salaire. Selon lui, le dialogue est rompu tant qu’un seul travailleur restera à réclamer un centime de son salaire. « Ce que nous demandons aux autorités, ce n’est pas de la mer à boire. Nous voulons être écoutés, nous voulons le dialogue dans le respect. Nous voulons la restitution des montants prélevés sur nos salaires. Il y a quelques jours, nous avons vu nos salaires coupés. Et plus de la moitié du salaire a été coupée chez certains agents pour motif de grève et c’est normal qu’en cas de grève, une telle action soit prise, mais ce que nous ne comprenons pas, c’est la mauvaise application de la loi. La loi 87 dont le directeur fait allusion dans sa décision exige à ce que lorsqu’un syndicat dépose un préavis de grève, que des négociations soient ouvertes. Ces négociations qui n’ont jamais commencé pouvaient peut-être empêcher cette grève. Nous demandons que la loi soit appliquée dans son entièreté », a déclaré Djimé Kanté. Il a invité le directeur de l’hôpital d’arrêter ces agissements qui n’honorent pas la structure. Il a rappelé que depuis le 31 mai dernier, l’hôpital Gabriel Touré de Bamako est en grève pour l’amélioration des conditions de vie et de travail. « Le travailleur se retrouve avec moins du quart de son salaire et comment voulez-vous qu’un chirurgien opère dans ces conditions, qu’un ambulancier conduise des malades dans ces conditions ? Ce n’est pas possible. Il devient impossible sincèrement de s’occuper correctement des malades à l’hôpital Gabriel Touré dans de telles conditions », a-t-il conclu.
A rappeler que les principales préoccupations actuelles des Comités syndicaux du CHU Gabriel Touré qui ont fait l’objet de la cessation de travail de ces derniers mois s’articulent autour de trois axes majeurs, à savoir : l’avènement d’une bonne gouvernance hospitalière ; la sécurité du personnel et l’amélioration des conditions d’accueil, d’hospitalisation et des soins des patients ; le respect des engagements pris par les autorités. En outre, les syndicalistes exigent le paiement des émoluments du personnel Bi-appartenant.