EN SA QUALITÉ DE MEMBRE DU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION, LE DR. AMADOU ALBERT MAÏGA, NON MOINS PREMIER VICE-SECRÉTAIRE PARLEMENTAIRE DU CNT S’EST EXPRIMÉ, VIA SUR UNE ANTENNE RADIOPHONIQUE ET LES RÉSEAUX SOCIAUX, SUR LA LIBÉRATION DE LA RÉGION DE KIDAL. VU LE POSTE QU’IL OCCUPE, LES PROPOS DU LEADER, SUSCITANT ALORS DE POLÉMIQUES NE SONT PAS PASSÉS INAPERÇUS AUX YEUX DE CERTAINS MOUVEMENTS QUI RÉTORQUENT ET ATTIRENT L’ATTENTION DES UNS ET DES AUTRES SUR LA « GRAVITÉ » DE LA DÉCLARATION ÉMANANT DU RESPONSABLE.
« Le dossier de Kidal se trouve déjà sur la table. S’il le plait à Dieu, nous allons couper la tête du serpent jusqu’à Kidal. Parce que la tête du serpent est à Kidal. Ce pays ne sera pas divisé sous nos yeux. Le départ de la France est une bonne chose pour le pays », voici, en gros, le résumé de la déclaration tenue par le Dr. Amadou Albert Maîga sur l’antenne d’une radio. Pourtant appréciés par plus d’un, les mêmes propos ont fait l’objet de polémique et de réplique pour la part de certains mouvements. Le jeune membre du CNT continue, de ce fait, d’être critiqué pour avoir tenu de tels propos. Tant du côté de la CMA que du côté d’un autre mouvement, ladite déclaration a importé des réactions. Ils semblent, en clair, visiblement nombreux à ne pas se reconnaitre dans les propos émanant de ce membre de l’organe législatif de la transition, le CNT. Parmi les protestataires du sieur Maïga, figurent les membres du Mouvement Tabalé. La plateforme annonce avoir, via les réseaux sociaux, d’ailleurs appris avec stupéfaction et beaucoup d’amertume, « les inquiétants propos du Dr. Amadou Albert Maïga, premier vice-secrétaire parlementaire du conseil national de transition ».Selon les membres du mouvement, les propos du sieur Maïga sont assimilables « à un appel à la belligérance entre les fils d’un même pays », voire témoignent « d’un mépris et d’une méconnaissance jamais révélés de la fonction de parlementaire au Mali ».Aussi, lit-on dans la déclaration de Tabalé, lesdits propos témoignent surtout du mépris pour la vie des Maliens. Les mêmes propos occultent, juge-t-on, les efforts inlassables en cours pour le rapprochement des points de vue sur l’épineuse question de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Un accord dont toutes les parties signataires tiennent à la mise en œuvre dans un cadre de dialogue et de compromis. Cela, en respectant l’intégrité du territoire et des spécificités des terroirs.
La déclaration qualifiée de va-t-en guerre par la CMA
Pour leur part, les militants de Tabalé estiment que ces propos sèment de confusion et sapent l’effort des autorités. « Pire, ces déclarations du Dr. Maïga créent une grave confusion entre la montée en puissance de l’armée pour la défense et la sécurité du pays, et la volonté des autorités de la transition de voir un Mali de paix ce, par la fin de la crise dite du nord, à travers des échanges entre Maliens », évoque-t-on. Les membres du mouvement disent attirer, via leur déclaration, l’attention du Dr. Maïga sur le fait qu’il a été nommé par les autorités de la transition au sein du CNT, et qu’il est censé parler au nom du peuple malien en tant que membre du CNT. Mais qu’il ne jette, de grâce, pas d’opprobre sur l’autorité qui l’a nommé. En réponse aux propos émanant du responsable, le mouvement énonce rappeler que malgré des difficultés auxquelles est confronté l’application de l’Accord d’Alger, cet accord n’est toujours pas rompu entre ses différents signataires. Lesquels sont tous soucieux de la paix au Mali. Dans cette déclaration signée par le coordinateur général, Seydou Traoré, le mouvement Tabalé fait entendre que de la signature, en 2015, de l’Accord d’Alger à nos jours, aucun mouvement armé signataire n’est entré en belligérance avec l’armée malienne, et vice-versa. « La reprise des hostilités entre les FAMA et les mouvements armés de la CMA, comme il l’appelle dans ses vœux, ne contribuera qu’à détériorer davantage la situation sécuritaire dans tout le nord du Mali. Elle fragilise la transition en cours dont le mouvement Tabalé est un soutien fervent, fût-il vigilant et critique ». En clair, les protestataires annoncent se désolidariser intégralement des propos du Dr. Amadou Albert Maïga. Et de solliciter au Gouvernement malien, au CNT et toutes les parties prenantes de l’Accord d’en faire autant. Les propos du Dr. Maïga n’engagent que sa personne. Ils ne reflètent pas le point de vue des deux institutions, écrit-on dans la déclaration publiée le 13 février dernier. Sur la page de nos confrères d’Abamako.Com, il est écrit que la tension monte d’un cran du côté de la Coordination des mouvements de l’Azawad en raison desdites déclarations du Dr. Maïga. « Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, ainsi qu’au cours d’une émission radiophonique, le membre du CNT a déclaré que les autorités se préparent pour mener une guerre pour la libération de Kidal ». « Ces propos venant d’un membre du CNT ont été mal appréciés par des cadres de la CMA qui les ont qualifié de va-t-en-guerre », lit-on sur la même page. Les propos ont également mérité de réponse pour la part de Mohamed Ramadan de la CMA. Ce dernier répliquait en ces termes : « Nous prenons cette déclaration au sérieux ».
Mamadou Diarra
