Les nouveaux bourgeois de la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako (MCA) ont perverti les lieux. Des passe-droits dont ils font l’objet ont fini par s’ériger en norme, au point d’agacer le Département de la Justice. Trois incidents récents ont amené la hiérarchie à donner des instructions fermes sur les visites intempestives et la détention des téléphones portables par les détenus.
–Bouba fané en isolement et le temps de visite désormais limité à 15 minutes.
Telles sont quelques mesures en vigueur à la MCA. Que s’est-il passé? Depuis la prison centrale où, il est détenu, Bouba Fané a publié une nouvelle vidéo sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, le détenu demande «pardon» à ceux à qui ont porté plainte contre lui notamment les magistrats et toute la hiérarchie judiciaire. Au même moment, le Régisseur de la MCA, le Colonel Adama Guindo s’est illustré par sa trop grande sympathie envers certains nouveaux locataires de son palais.
De son propre gré, le Régisseur a fait transporter Sékou Alpha Djittey, ancien directeur d’EDM, détenu dans la même affaire qu’Adama Sangaré, dans un Hôpital huppé de la place, sans se référer à sa hiérarchie. Ce n’est pas tout. Les visiteurs reçus par ces détenus «privilégiés» entrent, restent et repartent quand ils veulent de la MCA, en violation de toutes les mesures de sûreté qui régissent les centres de détention au Mali.
Ces incidents, avec l’affaire des lunettes d’Abdoul Niang, ont fini par agacer le Département de la justice. Bouba Fané est placé en isolement pour quelques jours et les téléphones portables sont confisqués. Aussi, le temps de visite est désormais limité à 15 minutes et les visites ne sont plus effectuées sans une autorisation expresse du juge. Concernant la santé des détenus plus de vie «en or» ou de vie «en bronze».
Contacté, un membre du Cabinet du ministre la Justice estime, que les instructions ne viennent pas directement du ministre Malick Coulibaly. «Il s’agit du respect des procédures décidé par la Direction de l’Administration pénitentiaire», assure notre source.
Mamadou TOGOLA