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Soudan : un « accord de principe » trouvé pour une trêve de sept jours

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Jusqu’ici, aucun cessez-le-feu n’a été respecté. Le Soudan du Sud a annoncé, mardi, avoir décroché un « accord de principe », alors que les violents affrontements se poursuivent.

La prochaine tentative de trêve sera-t-elle la bonne, au Soudan ? Mardi 2 mai, le voisin sud-soudanais a assuré avoir décroché un « accord de principe » des deux généraux en guerre pour une trêve d’une semaine. Depuis le 15 avril, le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane et son second, Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), se disputent le pouvoir, plongeant le Soudan dans une « véritable catastrophe », selon l’ONU.

Jusqu’ici, aucun cessez-le-feu n’a été respecté. Y compris celui en vigueur depuis le lundi 1er mai et violé dès son début. Cela fait donc plus de deux semaines que le pays est en proie aux combats acharnés entre les deux généraux. Cette trêve « du 4 au 11 mai » annoncée par le ministère des Affaires étrangères du Soudan du Sud pourrait donc être une petite bouffée d’oxygène pour les habitants.

Aucun belligérant n’a confirmé cette trêve

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, a salué cette annonce. « D’abord, bien sûr, nous devrons voir si c’est accepté par toutes les parties », a-t-il dit néanmoins lors d’un point presse. Or, aucun belligérant n’a commenté dans l’immédiat la déclaration sud-soudanaise. En attendant, plusieurs témoins ont fait état de « bombardements aériens » à Khartoum.

Agissant sur initiative de l’organisation régionale est-africaine Igad, le président sud-soudanais Salva Kiir a plaidé pour qu’ils profitent de cette trêve « pour nommer des représentants et proposer une date pour le début des négociations » en vue d’obtenir un cessez-le-feu permanent. Quelques jours auparavant, c’est l’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes, qui avait indiqué que les deux belligérants s’étaient dits « prêts à entamer des discussions techniques » qui « pourraient se tenir en Arabie saoudite ». Mais un retour aux négociations politiques ne sera envisageable qu’après une véritable trêve, a-t-il martelé.

Après les autorités saoudiennes, un émissaire du général Burhane a rencontré les autorités égyptiennes et la Ligue arabe. Lui aussi a plaidé pour que la communauté internationale négocie une trêve.

Alors que les appels à la trêve se multiplient, l’Union africaine (UA) a appelé à éviter « une action dispersée ». « Notre priorité, aujourd’hui, est de faire respecter et prolonger le cessez-le-feu », a assuré Moussa Faki, le président de la Commission de l’UA. L’objectif est « la reprise du processus politique dans le pays ». « Sans intervention décisive, le scénario le plus probable est celui d’une guerre civile protéiforme, longue et sanglante », met en garde, pour sa part, Ernst Jan Hogendoorn, pour Atlantic Council.

Une catastrophe humanitaire ahurissante

Depuis le début des affrontements, plus de 500 personnes sont décédées et des milliers ont été blessées, principalement à Khartoum et au Darfour, dans l’ouest, selon les chiffres du ministère de la Santé. Un bilan qui pourrait être largement sous-estimé selon l’ONU. Plus de 330 000 personnes ont été déplacées et 100 000 sont parties vers les pays voisins, selon l’ONU, qui s’attend à huit fois plus de réfugiés. Et ceux qui restent doivent vivre avec des pénuries d’eau, d’électricité et de nourriture.

Ernst Jan Hogendoorn, expert du Soudan, s’attend à une « catastrophe humanitaire ahurissante, semblable à celle en Somalie, en Syrie ou au Yémen », avec un risque de déstabilisation régionale. Depuis Nairobi, le responsable de l’ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, tente de négocier l’entrée de l’aide alors que les bombardements et les pillages n’ont épargné ni les hôpitaux ni les organisations humanitaires.

L’aide parvient toutefois au compte-gouttes : Médecins sans frontières (MSF) a acheminé « dix tonnes » de fournitures médicales, mardi, après six conteneurs de l’OMS et un avion de la Croix-Rouge.

L’intégration des FSR dans l’armée, source du conflit

Après la France ou les États-Unis, la Russie, le Pakistan et l’Arabie saoudite ont indiqué avoir évacué des centaines de leurs ressortissants.

Lors de leur putsch de 2021, Burhane et Daglo avaient évincé ensemble les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute du dictateur Omar el-Béchir deux ans plus tôt. Mais ils se sont divisés sur la question de l’intégration des FSR dans l’armée.

Source: Le Point

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