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Surpopulation carcérale au Mali : le cas gravissime de la MCA

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Alors que la maison centrale d’arrêt de Bamako est conçue pour environ 400 pensionnaires, l’espace carcéral se trouve, de nos jours, avec environ 3590 détenus. Une situation préoccupante qui a fait l’objet d’alerte, le mardi 25 avril dernier, par les défenseurs des droits de l’homme. C’était à l’occasion de la Journée africaine de la détention provisoire.

A l’instar des autres pays africains, le Mali a célébré, le 25 avril 2023, la Journée africaine de la détention provisoire. À la différence des autres années, l’édition 2023 a été placée sous le sceau du monitoring des lieux de privation de liberté à Bamako. Des constants alarmants ont été à cet effet annoncés par la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH). Les données de la structure, communiquées attirent l’attention des plus hautes autorités du pays sur le cas gravissime de la MCA de Bamako, capitale du Mali. La maison centrale d’arrêt de Bamako a été conçue pour environ 400 détenus. Mais de nos jours, explique la structure, l’espace carcéral se retrouve avec environ 3590 pensionnaires. Sous la houlette du sieur Aguibou Bouaré, non moins président de la CNDH, la structure fait part des atteintes à la présomption d’innocence. Une situation liée à la banalisation de l’emprisonnement. Ainsi, indique le président de la CNDH, parmi les 3590 pensionnaires, environ 2910 pensionnaires sont en situation de détention provisoire. S’agissant, en terme clair, des personnes non jugées qui continuent d’attendre impatiemment leur jugement en prison.80% de l’effectif (3590) endure cette situation au sein de la maison centrale d’arrêt de Bamako, explique le service défenseur des droits de l’homme au Mali. À l’occasion de cette journée africaine de la détention provisoire, la structure a également mis l’accent sur l’atteinte au droit à un procès équitable dans un délai raisonnable. À cette même prison centrale de la ville des trois caïmans, de nombreux détenus semblent être royalement oubliés. Une donnée factuelle qui s’explique, selon la structure, par le « dépassement du délai de détention des prisonniers dont les dossiers de certains seraient perdus », lit-on sur la page Facebook du président de la CNDH, Aguibou Bouaré. En matière de célébration de cette journée, le Mali est à sa quatrième édition, cette année. La première cérémonie s’est tenue en 2019 et a été marquée par une conférence-débat au sein de la faculté des droits, suivie d’une visite dans les maisons d’arrêts de Kati et de Koulikoro. Quant à la deuxième édition, expliquait le président Bouaré, elle a eu lieu en 2021 à la maison centrale d’arrêt de Bamako. L’évènement a importé un entretien avec l’administration de la MCA et le recueil des statistiques sur la détention provisoire. La troisième édition de la Journée africaine de la détention provisoire a eu lieu en 2022. Elle a été marquée par la tenue des activités de sensibilisation sur la détention provisoire et la remise des kits symboliques de nourritures aux pensionnaires du centre de détention, de rééducation et de réinsertion pour les femmes de Bollé (prison des femmes) au Mali sise à Faladié, dans le district de Bamako. Notons que des actions visant à désengorger la prison centrale de Bamako ont été menées par les autorités. Parmi lesquelles figure l’aménagement de la prison de Kéniéroba. Une localité située à plus d’une soixantaine de kilomètres de la capitale malienne. L’annonce de la surpopulation carcérale de la MCA de Bamako sous-entend la lenteur de plusieurs dossiers au niveau de la justice malienne, voire le manque la célérité dans le traitement des différents cas. Dans ses différentes sorties médiatiques, l’actuel ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Mamoudou Kassogué a toujours signalé le manque de célérité dans le traitement des dossiers au niveau des juridictions.

Source : Le Pays

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